Un bateau fait de 50 000 bouteilles en plastique, sous forme d’une embarcation phénicienne, réussit le trajet Jbeil-Beyrouth. Photo Hassan Assal
Un bateau fabriqué avec 50 000 bouteilles d’eau en plastique, jetées par les consommateurs et récoltées par des écologistes sur le littoral, a relié dimanche le port de Jbeil à la marina de Zaituna Bay, à Beyrouth. L’objectif était de sensibiliser à la crise des déchets ménagers qui agite le Liban depuis plusieurs années, ainsi qu’à la pollution de la mer par le plastique.
L’ONG Chreek, pour le développement social à travers des projets écologiques, en coopération avec la municipalité de Jbeil et la branche de la Lebanese American University (LAU) de la ville, sont à l’origine de cette opération de sensibilisation. « Cette initiative symbolique a pour but de faire prendre conscience des dangers de ce type de déchets. Elle a également une portée culturelle car il s’agit de reproduire les bateaux qu’utilisaient les Phéniciens pour le commerce au large des côtes libanaises », a déclaré Wissam Zaarour, président de la municipalité de Jbeil.
Après être partie de l’ancien port de Byblos, l’embarcation est arrivée en fin d’après-midi à Zaituna Bay.
Le Liban souffre depuis des décennies d’une crise des déchets qui a culminé en 2015-2016, lorsque la capitale et ses environs ont été submergés par des montagnes d’ordures, provoquant un mouvement de protestation inédit. Les gouvernements successifs ont multiplié les plans de gestion à long terme qui n’ont jamais été mis en œuvre, adoptant à la place des mesures d’urgence comme l’élargissement récent des décharges côtières à Bourj Hammoud et Costa Brava, au nord et au sud de Beyrouth, au grand dam de la société civile et des écologistes.