Russie : manifestation pour dénoncer les tortures par les services spéciaux

Environ 300 personnes ont manifesté dimanche à Saint-Pétersbourg, deuxième ville de Russie, pour dénoncer les tortures pratiquées selon elles par les services spéciaux russes, notamment le FSB (service fédéral de sécurité, ex-KGB), a constaté une journaliste de l'AFP.

Réunis en plein centre de l'ancienne capitale impériale russe (nord-ouest), les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Stop tortures!" ou encore "FSB, arrête de torturer les gens!". Certains portaient les portraits de jeunes gens, arrêtés il y a quelques mois en Russie et accusés de terrorisme, qui affirment avoir été torturés par le FSB.

"N'importe quelle personne peut être soumise à des tortures par les services spéciaux qui vivent selon leurs propres lois et n'ont peur de rien", a déclaré à l'AFP l'une des manifestantes, Anna Semionova, 37 ans. "Il faut lutter contre cet arbitraire, on ne peut pas rester muet", a dénoncé pour sa part Anatoli Sevostianov, 57 ans.

A la mi-avril, une enquête a été ouverte à Saint-Pétersbourg pour établir les circonstances du suicide présumé en prison d'un entrepreneur que son avocate soupçonne d'avoir été torturé et tué. Âgé de 56 ans au moment de sa mort, Valeri Pchenitchnyï, arrêté et accusé de détournement de fonds à grande échelle, avait été retrouvé en février pendu dans sa cellule à Saint-Pétersbourg. Selon son avocate Larissa von Arev, les médecins légistes avaient alors découvert "des traces de brûlures électriques, des fractures ainsi que des traces de sperme sur le corps" de son client.

Des défenseurs des droits de l'Homme dénoncent régulièrement les tortures, les humiliations et les passages à tabac dans les prisons russes.