Les Etats-Unis conservent toute leur confiance dans l'armée irakienne, malgré le succès électoral surprise du leader nationaliste chiite Moqtada Sadr qui a combattu les troupes américaines pendant la guerre, a indiqué vendredi à l'AFP le commandant des forces américaines au Moyen-Orient.
"Nous avons des relations très fortes avec les Forces de sécurité irakiennes", a indiqué le général Joseph Votel questionné au cours d'un entretien par téléphone sur les risques d'une dégradation des relations avec l'armée irakienne si Moqtada Sadr, qui réclame le départ des troupes américaines après la victoire sur le groupe jihadiste Etat islamique (EI), parvenait à former un gouvernement.
"Leurs militaires, comme nos militaires, sont très apolitiques. Ils se sont focalisés sur la sécurité des élections et je pense qu'ils ont fait un très bon travail", a-t-il ajouté. "Je ne suis donc pas inquiet pour nos relations avec les Forces de sécurité irakiennes à cause des élections". Les militaires irakiens sont "très bons", a-t-il ajouté. "Leur priorité est d'assurer la protection de leur peuple et d'améliorer les capacités et le professionnalisme de leurs forces".
Le ministre américain de la Défense Jim Mattis a assuré mardi que les Etats-Unis respectaient les résultats des élections irakiennes. "Nous allons attendre les résultats, les résultats définitifs des élections. Et nous respectons les décisions du peuple irakien", a-t-il ajouté.
Moqtada Sadr et des listes chiites proches de l'Iran sont entrés en compétition pour former des alliances leur permettant de gouverner l'Irak durant les quatre prochaines années. Des négociations qui s'annoncent d'autant plus compliquées que les deux puissances agissantes en Irak, les Etats-Unis et l'Iran, sont à couteaux tirés du fait du retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien. Ce retrait n'a pas eu de répercussion sur le terrain, selon le général Votel. "Il est certain que nous surveillons de très près toute réaction éventuelle de l'Iran ou de ses groupes alliés dans la région, mais nous n'avons constaté aucune réplique".
La personnalité et le parcours de Moqtada Sadr posent autant problème à Washington qu'à Téhéran. Les Américains se rappellent en effet sa puissante milice, avec laquelle ils avaient croisé le fer dans la foulée de l'invasion de 2003. Et les Iraniens n'oublient pas les positions antagonistes que ce descendant d'une lignée de dignitaires religieux, opposants respectés, a régulièrement prises, comme sa visite chez l'ennemi juré de l'Iran, l'Arabie saoudite.
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