L'ONG Amnesty International a dénoncé jeudi "une tentative scandaleuse de nier les droits humains de la communauté LGBTI" (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexes) au Liban, après l'annulation des activités de la Beirut Pride 2018, une série d'événements organisés pour sensibiliser à la réalité de cette communauté.
"La perturbation par les autorités libanaises des activités prévues dans le cadre de la Beirut Pride 2018 est une tentative scandaleuse de nier les droits humains de la communauté LGBTI", écrit Amnesty, dans un communiqué en anglais sur son site web.
La Beirut Pride 2018 a été interrompu dans des circonstances sécuritaires assez floues. Le coordinateur de l’événement dans sa version 2018, Hadi Damien, a été détenu toute une nuit, de lundi à mardi, à la gendarmerie de Hobeiche, à Beyrouth, et interrogé sur base de la « traduction » de textes publiés sur le site et les pages de l’événement. Il n’a été relâché qu’après avoir signé un engagement à « annuler » le reste des activités.
"L'annulation de la Beirut Pride et l'arrestation de Hadi Damien est un cas flagrant de harcèlement d'Etat. Les autorités doivent arrêter d'annuler des événements concernant la communauté LGBTI et protéger la liberté d'expression et de réunion pour la communauté", a dit Lynn Maalouf, directrice de recherche pour le Moyen-Orient chez Amnesty International.
La Beirut Pride est un rendez-vous désormais annuel, qui avait été lancé le 12 mai et a proposé de nombreuses animations, discussions et soirées pour parler des LGBTI, un sujet encore difficile à aborder au Liban où l’article 535 du code pénal sanctionne toujours les relations sexuelles dites "contre nature".
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