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Culture - Art Urbain

La tour Murr sème des couleurs à tout vent

Joseph Eid/AFP

À chaque intervention sur un bâtiment public, le graffeur Jad el-Khoury fait couler autant de peinture que d’encre. Sa dernière en date, bien que multicolore, n’a nécessité ni pots ni pinceaux. Plutôt quelque 400 draps de toutes les couleurs que l’artiste s’est procurés lui-même, accrochés sur les 400 fenêtres des 34 étages de la tour Murr. Un travail qui lui a pris cinq journées entières.

« Le mémorial des conflits internes a été transformé en installation artistique publique. Burj el-Murr danse désormais avec le vent », a écrit l’artiste, connu également sous le nom de Potatonose, sur son réseau social.  Jad el-Khoury indique que cette intervention, intitulée Burj el-Hawa, est inspirée de l’installation Monument for the Living 2001-8 de Marwan Rechmaoui, une maquette en béton de l’imposant immeuble resté inachevé depuis le début de la guerre en 1975.

Relevant des défauts dans sa structure, la tour en béton armé n’a pu être rénovée ou démolie. Son imposante stature fantomatique hante le périmètre où elle est plantée, sur l’intersection qui relie le ring Fouad Chehab, l’artère principale de Kantari qui mène à Hamra et la route qui descend vers la région des grands hôtels.

La tour grise de funeste mémoire – elle a abrité les milices armées qui en ont fait un repaire de snipers alors que les étages en sous-sol servaient de prison pour maintenir les otages en captivité – se voit aujourd’hui parée d’une multitude de couleurs. Et provoque maintes réactions de la part des passants, allant de l’étonnement à l’admiration en passant par l’incompréhension. Certains esprits critiques assimilent même ces draps flottant au vent aux fanions colorés des partis politiques qui se disputent le pouvoir au Liban. D’autres y voient un clin d’œil aux couleurs de la Gay Pride célébrée à Beyrouth cette semaine. Quoi qu’il en soit, Bourj el-Hawa reste certainement une intervention publique très réussie, une fenêtre ouverte à toutes les interprétations.



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À chaque intervention sur un bâtiment public, le graffeur Jad el-Khoury fait couler autant de peinture que d’encre. Sa dernière en date, bien que multicolore, n’a nécessité ni pots ni pinceaux. Plutôt quelque 400 draps de toutes les couleurs que l’artiste s’est procurés lui-même, accrochés sur les 400 fenêtres des 34 étages de la tour Murr. Un travail qui lui a pris cinq...

commentaires (3)

Semons toujours de belles couleurs sur ces tours si sinistres qui font ressurgir les souvenirs de la guerre de 1975 .

Antoine Sabbagha

17 h 22, le 15 mai 2018

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Commentaires (3)

  • Semons toujours de belles couleurs sur ces tours si sinistres qui font ressurgir les souvenirs de la guerre de 1975 .

    Antoine Sabbagha

    17 h 22, le 15 mai 2018

  • Comme des fleurs multicolores à la fin d'un hiver gris! Belle initiative. merci à Jad et à tout les artistes qui ramènent la vie à notre existence!

    Wlek Sanferlou

    14 h 48, le 15 mai 2018

  • Magnifique, formidable ! Bravo et merci Monsieur Jad el-Khoury... et en plus vous avez fait marcher le commerce des draps...400 pièces ! Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 54, le 15 mai 2018

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