« La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni regrettent la décision américaine de sortir de l’accord nucléaire » iranien et vont « travailler collectivement » à un accord « plus large », a déclaré sur Twitter Emmanuel Macron, juste après l’annonce, par Donald Trump, du retrait des États-Unis. « Nous travaillerons collectivement à un cadre plus large, couvrant l’activité nucléaire, la période après 2025, les missiles balistiques et la stabilité au Moyen-Orient, en particulier en Syrie, au Yémen et en Irak », a noté le président français. « Le régime international de lutte contre la prolifération nucléaire est en jeu », a-t-il ajouté, dans un second tweet. Le président français, s’exprimant également au nom de ses deux partenaires européens avec qui il s’est entretenu hier soir, remet donc sur la table sa proposition de négocier un nouvel accord avec Téhéran, qui répondrait cette fois aux inquiétudes américaines.
Avec ou sans les États-Unis, Paris et Berlin comptent cependant maintenir le cadre existant négocié avec Téhéran, censé garantir le caractère non militaire de son programme nucléaire, pour éviter une escalade dans la région, en attendant un accord plus global.
« Ensemble, nous soulignons notre engagement continu en faveur du JCPOA (acronyme de l’accord sur le nucléaire) », affirment en outre Emmanuel Macron, la Première ministre britannique Theresa May et la chancelière allemande Angela Merkel dans un communiqué commun.
« Cet accord revêt une importance particulière pour notre sécurité partagée. Nous rappelons que le JCPOA a été entériné à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies dans la résolution 2231 », soulignent-ils. « Nous appelons toutes les parties à continuer de souscrire à sa pleine mise en œuvre et à agir dans un esprit de responsabilité ».
De son côté, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a déclaré que l’UE est « déterminée à préserver » l’accord nucléaire iranien.
Mais l’Europe risque d’avoir les mains liées puisque les États-Unis comptent rétablir des sanctions contre l’Iran. Les firmes européennes pourraient être dissuadées de conclure des contrats avec Téhéran en raison des amendes potentiellement encourues par leurs filiales américaines, en cas de sanctions édictées par Washington. « Les entreprises vont devoir faire un arbitrage entre leurs intérêts économiques en Iran et leurs éventuels intérêts économiques aux États-Unis. En général, le choix est vite fait », souligne-t-on de source diplomatique française. Parmi les options offertes aux Européens pour minimiser l’impact d’un rétablissement des sanctions américaines figure, selon cette source, le regroupement de plus petites entreprises moins exposées aux États-Unis afin qu’elles travaillent collectivement en Iran.
Vladimir Chizhov, le représentant de la Russie auprès de l’Union européenne, a par ailleurs déclaré, à l’agence RIA, que Moscou poursuivrait ses efforts pour maintenir l’accord sur le nucléaire iranien sur les rails.
Enfin, la décision prise par Donald Trump risque d’ouvrir la voie à de « nouveaux conflits », a mis en garde sur Twitter le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin.
Sources : agences