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Turquie: Le patron de Cumhuriyet défend la liberté de la presse après le verdict

Tout juste remis en liberté après plus de 500 jours de détention, le patron du quotidien d'opposition turc Cumhuriyet, dont plusieurs collaborateurs ont été condamnés à des peines de prison, a participé jeudi à Istanbul à une manifestation pour la liberté de la presse.
Dans un verdict redu mercredi soir à l'issue d'un procès considéré comme un test pour la liberté de la presse en Turquie, 14 collaborateurs de Cumhuriyet ont été condamnés à des peines de prison comprises entre deux ans et demi et plus de huit ans pour aide à des "organisations terroristes", sans être écroués dans l'attente des procédures d'appel.
Le patron du journal, Akin Atalay, le seul qui comparaissait en détention préventive, a été condamné à sept ans et demi de prison, mais remis en liberté sous contrôle judiciaire en attendant l'issue de l'appel.
Quelques heures après sa sortie de prison dans la nuit de mercredi à jeudi, M. Atalay a participé à une manifestation pour la justice et la liberté de la presse à Istanbul.
"Je suis actuellement libre, mais ce n'est pas terminé", a-t-il dit à l'AFP. "Nous serons de plus en plus nombreux. Je crois que la justice, inexistante aujourd'hui, va bientôt être de retour".
Cumhuriyet, fondé en 1924, est un quotidien farouchement critique du président Recep Tayyip Erdogan et a fait l'objet de nombreuses poursuites judiciaires que ses défenseurs dénoncent comme des manoeuvres visant à le réduire au silence.
"Honte à la justice" titrait Cumhuriyet en une jeudi, affirmant que le verdict à l'encontre de ses journalistes resterait comme une "tache sombre" dans l'histoire.
"Certains se disent désespérés, mais au contraire, je suis joyeux", a affirmé M. Atalay. "Nous représentons les bonnes personnes et c'est pour cela qu'il faut être gai (...): le bien vaincra le mal".
Akin Atalay est arrivé jeudi dans les locaux de Cumhuriyet sous haute protection. Une immense banderole avec sa photographie et l'inscription "Tu n'es pas seul", y avait été déployée.
"Nous ne succomberons pas à la peur", a-t-il déclaré à ses collègues qui l'ont accueilli en chantant.
"C'est difficile de faire du journalisme en Turquie", a déploré l'un des journalistes du quotidien, Mert Gumus, interrogé par l'AFP. "Nous travaillons sous pression et dans des conditions difficiles. Mais lorsque nos collègues étaient derrière les barreaux, nous devions être responsables et travailler encore plus pour combler le vide".

Tout juste remis en liberté après plus de 500 jours de détention, le patron du quotidien d'opposition turc Cumhuriyet, dont plusieurs collaborateurs ont été condamnés à des peines de prison, a participé jeudi à Istanbul à une manifestation pour la liberté de la presse.Dans un verdict redu mercredi soir à l'issue d'un procès considéré comme un test pour la liberté de la presse en...