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Migrants dans les Alpes françaises : deux Suisses et une Italienne en détention provisoire jusqu'à fin mai

Deux Suisses et une Italienne, poursuivis pour avoir aidé dimanche une vingtaine de migrants à entrer en France depuis l'Italie, ont été placés mardi en détention provisoire dans l'attente de leur jugement, qui a été fixé à la fin mai. 

"Le tribunal correctionnel de Gap, à la demande des trois personnes poursuivies, a décidé de renvoyer le jugement du dossier au 31 mai 2018 à 08H30 pour leur permettre de mieux préparer leur défense", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République de Gap (sud-est), Raphaël Balland.

Les trois mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt "en raison de l'insuffisance des garanties de représentation et pour prévenir toute réitération des faits", a ajouté le magistrat.

Ils sont poursuivis pour avoir "par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée irrégulière en France de plus d'une vingtaine d'étrangers, avec cette circonstance que les faits ont été commis en bande organisée".

La peine maximale encourue pour ce délit est de 10 ans de prison, assortie de 750.000 euros d'amende et d'une interdiction du territoire français.

Le parquet a précisé que les investigations se poursuivaient "pour rechercher d'autres auteurs que ceux placés en détention" mardi.

Dimanche, six personnes - quatre Italiens et deux Suisses - avaient été arrêtées et placées en garde à vue. Trois autres, en l'absence de charges suffisantes, sont ressorties sans faire l'objet de poursuites.

Ce week-end, la région de Briançon (est), à la frontière italienne dans les Hautes-Alpes françaises, a été le théâtre d'actions de militants anti et pro-migrants.

Depuis un an, les Hautes-Alpes connaissent un afflux de migrants, essentiellement originaires d'Afrique de l'Ouest, en particulier des jeunes de Guinée (Conakry) et de Côte d'Ivoire. Entre juillet 2017 et février 2018, près de 3.000 migrants sont passés par le "Refuge solidaire", lieu d'accueil associatif pour ces migrants géré par des bénévoles à Briançon.

Ce weekend, entre 80 et 100 membres d'un groupuscule d'extrême droite, Génération identitaire, ont d'abord bloqué le col de l'Échelle, à six kilomètres de la frontière franco-italienne, qu'ils considèrent comme un "point stratégique de passage des clandestins".

Leur action s'est déroulée sous la surveillance des forces de l'ordre qui n'ont procédé à aucune interpellation en l'absence de trouble à l'ordre public, selon la préfecture, pour laquelle il s'agissait "uniquement" d'une opération de communication. "Aucune plainte, ni aucun fait susceptible de qualifications délictuelles n'a été porté à ma connaissance à ce jour", a précisé le procureur Balland.

Par la suite, une centaine de militants, essentiellement français et italiens, ont franchi illégalement la frontière avec des migrants (une vingtaine selon le parquet, 10 de plus pour la préfecture) au col de Montgenèvre, situé à proximité. Empruntant des pistes de ski, ils se sont brièvement heurtés aux forces de l'ordre avant de rejoindre Briançon par la route, encadrés par la gendarmerie.

La préfecture précise que certains des migrants ont depuis été reconduits en Italie.

Dimanche, le ministre français de l'Intérieur Gérard Collomb avait renvoyé dos à dos "ultra droite" et "ultra gauche" pour leurs "actions inacceptables", quelques heures avant l'adoption par les députés français en première lecture d'un projet de loi controversé sur l'asile et l'immigration. 

Deux Suisses et une Italienne, poursuivis pour avoir aidé dimanche une vingtaine de migrants à entrer en France depuis l'Italie, ont été placés mardi en détention provisoire dans l'attente de leur jugement, qui a été fixé à la fin mai. "Le tribunal correctionnel de Gap, à la demande des trois personnes poursuivies, a décidé de renvoyer le jugement du dossier au 31 mai 2018 à...