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France : les opposants aux réformes Macron tentent la "convergence des luttes"

"Public + privé + étudiants": des milliers de manifestants ont défilé jeudi en France, tentant de dresser un front commun contre les réformes du président Emmanuel Macron, vivement critiqué à quelques semaines de son premier anniversaire au pouvoir.

"Tous ensemble, tous ensemble, grève générale!", scandaient à Paris des étudiants derrière une banderole affirmant: "Public + privé + étudiants, ensemble, stoppons les régressions sociales".
"On est traversés par les mêmes problématiques... , et ce dans tous les secteurs réunis aujourd'hui", abondait Mireille Stivala, responsable de la CGT Santé.
"Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, cette société-là, on n'en veut pas", répétaient en chœur 5.700 protestataires à Marseille (sud), selon un comptage du cabinet Occurrence pour plusieurs médias, dont l'AFP.

Sous le slogan "Convergence des luttes !", les syndicats CGT, premier de France, et Solidaires, tentaient ainsi une journée de mobilisation interprofessionnelle la plus large possible, avec 133 manifestations tenues en France, afin de fédérer les mécontentements qui perdurent depuis plusieurs semaines contre la vague "néolibérale", comme ils l'appellent.
Les transports ferroviaires sont largement perturbés depuis début avril, avec deux jours de grève tous les cinq jours à la SNCF. L'opérateur ferroviaire français est secoué par un mouvement de protestation contre la réforme du rail qui met notamment fin à la garantie d'emploi pour les nouveaux cheminots.

Le gouvernement affirme que cette réforme est "nécessaire" et sera "conduite jusqu'à son terme", a réaffirmé jeudi la ministre des Transports Elisabeth Borne, après un nouveau durcissement du conflit. Les syndicats ont en effet suspendu leur participation à la concertation avec la ministre exigeant plutôt de négocier avec le Premier ministre Édouard Philippe.
D'autres arrêts de travail concernent notamment les secteurs de l'énergie, des crèches et des écoles, et s'ajoutent à la fronde des étudiants.

Quatre universités sur environ 70 sont totalement bloquées par des étudiants opposés à la loi réformant l'accès à l'université, accusée d'introduire la "sélection". Depuis mercredi, le mouvement a gagné la prestigieuse école Sciences Po, à Paris, où a étudié M. Macron, et qui est en partie occupée.

La CGT isolée
Outre ces actions, les fonctionnaires, qui s'opposent aux suppressions de 120.000 postes prévues sur un total de 5,4 millions, organiseront une 3e journée de grève le 22 mai.
A Air France, le conflit se durcit, pour des revendications salariales cette fois et non contre une réforme Macron: après neuf jours de grève depuis février, les syndicats ont appelé à "accentuer" le mouvement.
Mais Emmanuel Macron a dit ne pas croire à la "coagulation" des "mécontentements", estimant qu'ils avaient "peu à voir" entre eux.
"Je vous demande d'accepter un changement", a-t-il répondu mercredi à des cheminots grévistes qui le huaient au cours d'un déplacement dans l'est. "On a pris en France l'habitude de la plainte", a-t-il accusé.

Les tensions sociales récurrentes semblent avoir un impact sur la popularité de celui qui a été élu à la tête de l'Etat le 14 mai 2017. Six Français sur dix se disent ainsi "mécontents" de son action, selon un sondage Ifop-Fiducial.
Mais une autre enquête du même institut montre qu'Emmanuel Macron obtiendrait 33% des voix au premier tour d'une élection présidentielle, soit neuf points de plus qu'il y a un an.
L'appel à la "convergence des luttes" de jeudi reste de plus pour l'instant isolé, les autres syndicats refusant de s'y joindre.
"Difficile d'imaginer pour l'instant qu'un mouvement interprofessionnel puisse naître de l'initiative de la seule CGT", juge le quotidien de gauche Libération.
"La CGT joue son va-tout", en conclut Le Figaro, d'autant plus que le nombre de grévistes est en baisse à la SNCF par rapport au début du mouvement.

La stratégie de la CGT est le "chant du cygne d'un syndicat qui trouve de moins en moins d'écho dans le monde du travail", écrit ce quotidien de droite, évoquant les dernières élections professionnelles au cours desquelles la CGT a perdu sa place de premier syndicat dans le privé, au profit de la CFDT, plus modérée. La CGT est cependant restée leader dans le public mais de nouvelles élections toutes proches pourraient faire vaciller son trône.

"Public + privé + étudiants": des milliers de manifestants ont défilé jeudi en France, tentant de dresser un front commun contre les réformes du président Emmanuel Macron, vivement critiqué à quelques semaines de son premier anniversaire au pouvoir. "Tous ensemble, tous ensemble, grève générale!", scandaient à Paris des étudiants derrière une banderole affirmant: "Public +...