Les Pays-Bas doivent prendre leurs responsabilités et aller chercher les enfants néerlandais qui sont retenus dans des camps en Syrie parce que leurs parents ont rejoint le groupe jihadiste État Islamique, a plaidé jeudi le médiateur pour les enfants.
"Les Pays-Bas doivent aller chercher les enfants qui sont retenus dans des camps en Syrie. Ne rien faire est inacceptable et contraire à la Convention relative aux droits de l'enfant", a déclaré Margrite Kalverboer dans un communiqué.
Environ 145 enfants de nationalité néerlandaise ou pouvant y prétendre se trouvent actuellement dans la zone de conflit en Syrie et en Irak, selon les derniers chiffres de l'agence nationale antiterroriste NCTV. Au moins 30 autres mineurs ayant "un lien avec les Pays-Bas sont dans la région mais en dehors de la zone de combat", a ajouté la médiatrice.
Le gouvernement néerlandais estime que les familles doivent se présenter à des postes diplomatiques en Turquie ou en Irak si elles veulent être aidées. La situation dans la région serait trop dangereuse et instable pour aller les chercher. Seules les mères qui atteignent leur propre ambassade ou consulat néerlandais avec leurs enfants peuvent compter sur l'aide des Pays-Bas.
Or, il est pratiquement impossible pour les femmes et les enfants, "qui ne sont pas autorisés à quitter le camp, sont souvent sans papiers et sans moyens", d'effectuer de tels déplacements, a affirmé Mme Kalverboer. "Donc, c'est une fausse solution", estime-t-elle, appelant le gouvernement à prendre ses responsabilités. "Ces enfants ont d'abord été abandonnés par leurs parents et sont maintenant abandonnés par le gouvernement néerlandais", a-t-elle estimé.
"Plusieurs sources indiquent que ces enfants ont vécu des choses terribles. Des choses qu'aucun enfant ne devrait endurer. Et dans les camps où ils vivent maintenant, les conditions sont mauvaises", a poursuivi Mme Kalverboer.
Au moins 280 personnes - dont un tiers de femmes - ont quitté les Pays-Bas pour prendre part au jihad en Irak et en Syrie, selon l'agence nationale antiterroriste NCTV. D'après les données disponibles en mai, 45 d'entre elles sont rentrées, 45 ont été tuées et 190 seraient encore au Moyen-Orient.
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