Le Premier ministre cambodgien Hun Sen, au pouvoir depuis plus de trente ans, a mis en garde vendredi les jeunes Cambodgiens contre une "guerre" comme en Syrie, à quelques mois d'élections controversées, sans opposants face à l'homme fort du pays.
"Regardez la Syrie, est-ce que ce pays est capable d'organiser des évènements heureux alors même qu'il est détruit par la guerre?", a lancé Hun Sen, lors d'une grande cérémonie sur le site grandiose d'Angkor, symbole de l'apogée de l'empire khmer. Dans ses discours rappelant le chaos semé par les Khmers rouges dans les années 1970, il ne cesse d'évoquer le risque de guerre civile s'il venait à quitter le pouvoir, agitant régulièrement les malheurs des Syriens comme exemple à éviter.
"Nous devons faire de notre mieux pour maintenir la paix afin d'assurer un développement robuste pour notre pays et ne pas tomber dans la guerre civile comme dans le passé", a-t-il insisté devant des milliers de jeunes du puissant mouvement de jeunesse du parti au pouvoir, réunis à Angkor à l'occasion de la fête de Songkran, Nouvel an local. "Je soutiens le Premier ministre Hun Sen... Nous avons peur de la guerre civile, nous ne voulons pas que ça arrive de nouveau dans notre pays", explique Pon Thon, membre de ce mouvement de jeunesse, le CPP.
Le principal parti d'opposition, le CNRP, a été dissous en novembre 2017, point d'orgue d'une longue série d'attaques orchestrées par Hun Sen contre son seul adversaire crédible avant les élections de juillet. Particulièrement populaire auprès des jeunes électeurs, le CNRP avait fait un score remarqué, de plus de 40%, aux législatives de 2013. Le chef du CNRP a été emprisonné et la plupart des opposants poussés à l'exil.
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