Les quatre dernières personnes, dont une policière, qui étaient encore à garde à vue dans l'enquête sur l'assassinat jihadiste d'un commissaire adjoint et de sa compagne en 2016 à Magnanville (région parisienne) ont été remises en liberté jeudi, a-t-on appris de source judiciaire.
La juge d'instruction a levé ces gardes à vue "en l'absence d'élément suffisamment incriminant à ce stade", selon cette source. Une policière, ses deux enfants présentés comme radicalisés et une de leurs amis étaient interrogés par les enquêteurs depuis lundi matin. La garde à vue de deux autres personnes, également interpellées lundi, avait déjà été levée mardi et mercredi soir. La juge d'instruction avait ordonné ce coup de filet pour tenter d'établir comment le tueur avait choisi ses victimes et trouvé leur adresse.
Le 13 juin 2016, Larossi Abballa, 25 ans, avait assassiné le couple à leur domicile à coups de couteaux, sous les yeux de leur fils de 3 ans. Il avait été abattu par les forces de l'ordre après avoir revendiqué son acte au nom du groupe jihadiste État islamique (EI).
Parmi les personnes interpellées se trouvaient une policière de 48 ans, ex-responsable départementale du syndicat Alliance, et ses deux enfants de 26 et 30 ans présentant selon les enquêteurs des "signes de radicalisation".
Mina B., une jeune femme hébergée au printemps 2016 dans la famille de la policière, était également entendue. Cette dernière, âgée de 25 ans et fichée "S" (pour "sûreté de l'Etat"), est déjà inculpée et placée en détention provisoire depuis octobre dans une enquête distincte, soupçonnée d'avoir aidé une candidate au jihad en zone irako-syrienne.
Lors d'une perquisition à son domicile en avril 2017, les policiers ont retrouvé une clé USB d'où avait été effacée une liste remontant à 2008 de 2.626 agents des renseignements français. A ce stade, les enquêteurs ne savent pas si elle a consulté ce fichier, sur lequel ne figure pas les noms des deux victimes de Magnanville.
Trois suspects sont par ailleurs inculpés dans cette enquête, dont Mohamed Aberouz, 24 ans, inculpé pour "complicité d'assassinats terroristes" et incarcéré.
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