Pep Guardiola a-t-il perdu le mojo ? Éliminé de la C1 par Liverpool, l’entraîneur de Manchester City était pointé du doigt hier par la presse britannique. Anthony Devlin/AFP
Pep Guardiola a-t-il perdu le mojo ? L’entraîneur de Manchester City, éliminé par Liverpool en quarts de finale de la C1, n’a plus gagné la Ligue des champions depuis 2011 et bute depuis sur les sommets... malgré les milliards dépensés.
Il a fallu près de deux ans et près de 600 millions d’euros au Catalan pour construire un City à son image, mais il a suffi de 19 minutes de flottement à Anfield, lors du match aller, pour que la saison des Citizens prenne un drôle de tournant après 10 mois de domination sans partage. Trois défaites de suite contre Liverpool (3-0 et 2-1) en C1 et une dans le derby contre Manchester United (3-2) : le futur champion d’Angleterre a craqué au plus mauvais moment.
Une défaillance dont le blâme revient en partie à Guardiola, dont les erreurs tactiques, l’exclusion à la mi-temps et l’incapacité à retourner en finale étaient pointées du doigt, hier, par la presse britannique. « Ce que nous savions sans l’ombre d’un doute (...), c’est que la tâche était insurmontable en raison de l’étendue des dommages du match aller », dommages auxquels Guardiola « avait contribué avec sa sélection erronée », a asséné The Times, pointant, parmi d’autres, le choix de Gündogan aux dépens de l’étincelant Sterling. Depuis son titre de 2011 avec le Barça, « le bilan de Guardiola est bien ordinaire, avec 13 victoires en 30 matches à élimination directe, avec pourtant trois superclubs », a rappelé The Guardian, ajoutant : « En demi-finales, ses équipes ont encaissé 16 buts en 8 matches. Il y a eu des erreurs tactiques contre le Real Madrid, Barcelone et Liverpool à l’aller, où Guardiola a laissé tomber l’attaque, jouant à contresens de lui-même au pire moment. » « Ce qui intrigue, renchérit le Times, c’est que Guardiola (...) s’est fait sortir de la compétition avec le Bayern et City après des défaites combinées de 5-0, 5-3, 6-6 et maintenant 5-1. Tout ça représente un sacré paquet de buts encaissés. »
« Guardiola (...) a beau dire qu’après 10 mois de domination, il était inévitable qu’il y ait un ralentissement, ces défaites sont arrivées lors des trois plus gros matches de la saison. Cela devrait interpeller », a écrit pour sa part The Sun. En effet, la presse se posait des questions hier. Mais comme Guardiola, elle reste sans réponse, intriguée toutefois par le comportement du technicien et son exclusion pour avoir protesté un peu vivement après le but refusé à Sané pour hors-jeu en fin de 1re période. Le génie de Santpedor n’est plus maître de ses émotions et cela semble affecter son jugement. « Pour un tel maître du détail, un homme si obsédé qu’il passe des nuits entières à réfléchir à la géométrie de sa défense », l’exclusion « a été un mal ridicule qu’il aurait pu s’éviter », a souligné le Guardian.
Reste que l’espoir est là. Après tout, Guardiola a été engagé pour faire de City un grand d’Europe sur le long terme. Avec les moyens financiers et les talents à sa disposition, la C1 lui tend encore les bras.
Source : AFP