La Nouvelle-Zélande a ordonné mercredi une enquête sur une opération controversée de ses forces spéciales en Afghanistan en 2010 qui aurait provoqué la mort de six civils, dont une fillette de trois ans.
La polémique avait éclaté en mars 2017 avec la publication d'un livre soutenant que les forces spéciales avaient monté une expédition en représailles à la mort d'un militaire néo-zélandais. Mais en raison de mauvais renseignements, cette opération aurait pris pour cibles des civils, et non des insurgés.
"Hit and Run" (Frappe et file, NDLR), l'ouvrage des journalistes d'investigation Nicky Hager et Jon Stephenson, soutenait en outre que le gouvernement et l'armée avaient couvert cette bavure et affirmé qu'aucun civil n'avait été tué alors qu'ils savaient que ce n'était pas le cas.
Alors dans l'opposition, le Parti travailliste avait l'an passé demandé une enquête indépendante et l'Attorney-general (équivalent du ministre de la Justice) David Parker a depuis l'alternance examiné cette affaire.
Il a demandé mercredi des investigations dont il a confié la responsabilité à l'ancien Premier ministre Geoffrey Palmer et au juge de la Cour suprême Terence Arnold.
"J'ai ordonné une enquête dans l'intérêt du public, en ayant à l'esprit que le public doit avoir confiance dans l'armée néo-zélandaise", a dit M. Parker.
L'enquête, qui devrait durer un an, portera sur le comportement des soldats, tentera de déterminer si les victimes étaient des insurgés et des civils, et passera en revue la justesse des comptes rendus militaires faits au gouvernement et au public.
Le lieutenant général Tim Keating, commandant des forces de défense néo-zélandaise, a indiqué qu'il s'en tenait à ses précédentes déclarations.
"Nos forces spéciales ont tout au long de cette opération agi de façon professionnelle en respectant les plus hauts standards", a-t-il dit.
La Nouvelle-Zélande avait envoyé en 2003 en Afghanistan une équipe spécialisée dans la reconstruction ainsi qu'un petit contingent de forces spéciales.
Début août 2010, le lieutenant Tim O'Donnell avait été le premier Néo-Zélandais à perdre la vie dans le conflit afghan quand une bombe artisanale avait explosé au passage de son véhicule. Au total, 10 militaires néo-zélandais ont péri en Afghanistan.
Deux semaines plus tard, le 22 août, des forces spéciales néo-zélandaises avaient effectué un raid dans la province de Baghlan (nord) avec l'aide d'hélicoptères américains.
Peu après, Mohammad Ismail, le chef du district de Tala Wa Barfak, dans cette province, avait affirmé à l'AFP que les forces internationales avaient tué huit civils lors d'une opération héliportée.
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