Bottega Veneta sous le signe de l’optimisme

Milan, Palazzo Archinto. Une ancienne maison de retraite transformée en collège et pensionnat. On est déjà dans une narration transgénérationnelle, qui parle d’optimisme et d’avenir. Tout un symbole qui a incité Tomas Maier, le directeur artistique de Bottega Veneta, à choisir précisément ce lieu pour y lancer la collection printemps-été de la maison de luxe, née en 1966 du savoir-faire des maîtres cordonniers de Vénétie. Sous le regard enchanté des pensionnaires agglutinés aux fenêtres de leur dortoir s’est donc déployée une collection d’une exceptionnelle fraîcheur, Maier ayant décidé de donner une bonne claque à la morosité du monde en déployant une palette et des ornements rarement vus sous la vénérable griffe.
À la veille d’inaugurer son navire amiral sur Madison Avenue, à New York, en janvier prochain, Bottega Veneta a donc joué l’atout de l’optimisme et de la bonne humeur, avec ce sens aigu de la sophistication qui la caractérise. Faisant défiler ensemble hommes et femmes, Maier a révélé un vestiaire fluide ouvert à toutes les possibilités d’emprunt et de larcin entre les uns et les autres.
Jouant sur les vibrations et les intensités, le directeur artistique a présenté entre autres un ensemble combinant un manteau en daim rose poudré et une jupe lilas de la même peau avec une chemise en soie chartreuse. Des robes pastel étincelaient de toutes leurs paillettes argentées. On a vu par ailleurs une robe longue ornée de bijoux chaînes multicolores jusqu’à l’ourlet et des vestes en jeans où un patchwork de peau de serpent jouait les kaléidoscopes.
Partout, le cuir, cheval de bataille de la maison, se faisait aussi discret et vaporeux qu’un textile, s’enjolivait de couleurs insolites et d’ornements métallisés tout en contrastant avec des soies légères et autres transparences. Une saison résolument raffinée, véhiculée de surcroît par un nouveau concept publicitaire à base de minifilms destinés aux réseaux sociaux, réalisés en collaboration avec Fabien Baron et Philippe Le Sourd, le scénographe Stefan Beckman et le musicien et producteur Johnny Jewel.