Gaza: la situation "explosive" montre "l'urgence" d'un plan de paix, selon l'ambassadeur palestinien à Washington

La situation à Gaza est "explosive" et montre "l'urgence" d'un plan de paix, mais les Etats-Unis continuent d'envoyer des signaux négatifs, a déclaré vendredi à l'AFP l'ambassadeur palestinien à Washington.

"Regardez la situation à Gaza! C'est une cocotte-minute, ça va exploser tôt ou tard, on n'a pas le temps d'attendre", a affirmé Hossam Zomlot, qui représente officiellement aux Etats-Unis l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) du président palestinien Mahmoud Abbas.

Au moins sept Palestiniens ont été tués vendredi par des soldats israéliens lors de protestations près de la frontière entre Gaza et Israël, une semaine après la mort de 19 Palestiniens lors de manifestations similaires.

Le département d'Etat américain s'était dit "profondément attristé par les pertes humaines" du 30 mars, tandis que la Maison Blanche avait lancé jeudi, à la veille de cette nouvelle journée de protestations, une mise en garde aux manifestants pour qu'ils ne s'approchent pas de la frontière avec Israël.

Les actes israéliens "mériteraient la condamnation la plus ferme qui soit de la part du gouvernement américain, ainsi que des actes pour faire respecter la loi internationale", mais "nous n'avons vu aucune condamnation", a déploré l'ambassadeur palestinien dans un entretien avec l'AFP. "Tout ce que nous voyons, c'est le gouvernement américain qui bloque nos tentatives au Conseil de sécurité de l'ONU pour créer une commission d'enquête internationale", a-t-il ajouté.
"Malheureusement, ce ne sont pas des bons signaux" laissant présager un changement d'attitude de Washington, a insisté Hossam Zomlot.

L'Autorité palestinienne dénie aux Etats-Unis de Donald Trump le rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien depuis que le président américain a décidé, début décembre, de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. Les dirigeants palestiniens ont gelé tout contact avec les Américains au sujet du processus de paix, malgré la promesse de la Maison Blanche de présenter prochainement un ambitieux plan de paix.
"Nous espérions que cette administration aiderait à conclure un accord de paix. Nous y avons travaillé de bonne foi" jusqu'à la décision sur Jérusalem, a expliqué le diplomate palestinien.
Selon lui, les contacts pourront reprendre seulement si l'administration Trump renoue avec "une solution à deux Etats sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale d'un Etat palestinien".
Mais "on ne peut pas attendre, ni sur le terrain où la situation est explosive, ni que les Etats-Unis changent leur position", a-t-il prévenu. C'est pourquoi, dit-il, le président Abbas a réclamé en février au Conseil de sécurité de l'ONU un "mécanisme multilatéral" pour faire avancer la paix.
"Nous avons un sentiment d'urgence, contrairement à Israël", a assuré Hossam Zomlot.