Sleiman Frangié : La loi électorale est "bâtie sur les intérêts" de certains responsables

Le chef chrétien du Liban-Nord, le député Sleiman Frangié, a affirmé mercredi que la loi électorale, sur la base de laquelle se tiendront les élections législatives du 6 mai, a été "bâtie sur les intérêts personnels" de certains responsables et "renforce le confessionnalisme" politique. 

"La loi électorale actuelle a été bâtie sur des intérêts personnels, elle est majoritaire et proportionnelle en même temps", a estimé M. Frangié lors d'une interview sur la chaîne France24. "Cette loi ressemble à certains responsables politiques et non au peuple libanais et elle renforce le confessionnalisme", a-t-il ajouté. 

Interrogé sur la ligne politique du régime du président actuel, le chef du Courant Marada a lancé : "La politique du régime ? Quel régime ? Celui du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, ou du président de la République, Michel Aoun ?" "On ne parle plus de la représentation chrétienne dans le pays, mais de la représentation du Courant patriotique libre (fondé par le chef de l’État, NDLR)", a-t-il souligné. 

En ce qui concerne le dossier de l'électricité, sur lequel le président s'est longuement attardé lors du Conseil des ministres de mardi, Sleiman Frangié a implicitement reproché aux responsables concernés d'avoir "caché de larges espaces sur lesquels pouvaient être bâties des centrales de production". Il a estimé que la construction de ces centrales constitue "une solution essentielle pour assurer de l'électricité aux Libanais dans un délai de deux ans". 

Le plan polémique du ministre de l’Énergie, César Abi Khalil, membre du courant aouniste, consiste à louer deux navires-centrales supplémentaires permettant de combler le déficit de production d'électricité. Ce plan est vivement critiqué, notamment par les Marada et les Forces libanaises, qui reprochent au ministre d'avoir lancé un appel d'offres avantageant la société Karadeniz, à laquelle l’État loue déjà deux centrales flottantes.