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Économie - Politique économique

La BDL amende une nouvelle fois son plan de relance

La nouvelle circulaire permet aux banques de couvrir les demandes de prêts subventionnés en livres dans le secteur de l’immobilier ayant été approuvés avant le 15 mars.


La moitié de l’enveloppe du dernier plan de relance de la BDL était destinée à soutenir la demande dans l’immobilier. Photo P.H.B.

Nouvel épisode dans le dossier des prêts subventionnés en livres libanaises pour soutenir la demande dans le secteur privé : dans une circulaire publiée le 15 mars (n° 487), la Banque du Liban (BDL) a accepté de financer les intérêts sur les prêts immobiliers déjà approuvés dans le cadre de son dernier plan de relance mais pour lesquels les dotations étaient épuisées. 

Selon le Lebanon This Week de la Byblos Bank publié samedi dernier, le nouveau texte indique que les subventions accordées pour les dossiers approuvés avant la date de publication de la circulaire seront déduites des enveloppes accordées aux établissements concernés dans le prochain plan de relance, en 2019. Il précise en outre que ces derniers ont jusqu’à fin avril pour bénéficier de cette extension ponctuelle.

« La circulaire n° 487 permet uniquement aux banques de couvrir les demandes validées avant le 15 mars, mais pas d’accepter de nouveaux dossiers », précise à L’Orient-Le Jour le directeur du département de recherche de la Byblos Bank, Nassib Ghobril. Selon lui, la BDL a pris sa décision en coordination avec le secteur bancaire, « comme elle a l’habitude de le faire ».

Dernière minute

Consacré par la circulaire n° 485 publiée fin janvier, le dernier plan de relance de la BDL a accordé une enveloppe équivalente à près d’un milliard de dollars de prêts en livres pour soutenir la demande interne, dont la moitié dédiée au secteur immobilier. Selon le mécanisme prévu, ce montant était mis – comme chaque année depuis 2013 – à la disposition des banques commerciales pour leur permettre d’accorder des prêts en livres à taux réduits, de maximum 6 %, un niveau relevé de 0,5 à 0,75 point en fonction des banques et des types de prêt en 2018, pour répondre à la hausse des taux sur le marché.

Ce plan bénéficiait également, comme les précédents, à certaines institutions financières – comme Kafalat, qui garantit des prêts contractés par des entrepreneurs libanais dans les secteurs productifs – et entités publiques, comme l’Établissement public de l’habitat (EPH), dont la mission est d’aider les ménages les plus modestes à acquérir un logement. M. Ghobril rappelle que les taux sur les crédits en livres sur le marché gravitent autour de 10 %, et que les banques ont plus tendance à offrir des prêts au logement en dollars, à un taux d’un peu plus de 7 %.

Or, depuis plusieurs semaines, la majorité des acteurs concernés par la circulaire n° 485 ont cessé d’accorder plusieurs catégories de prêts subventionnés, plus spécifiquement dans l’immobilier. Une situation qui a poussé certains responsables politiques et représentants du secteur privé à monter au créneau. Début mars, le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, est finalement intervenu dans la presse pour expliquer que les prêts subventionnés dans le secteur immobilier avaient été suspendus suite à l’épuisement de l’enveloppe débloquée en janvier. « L’extension accordée permet de solder les demandes approuvées à la dernière minute et d’éviter une aggravation de la situation dans un secteur déjà en crise », estime une source anonyme proche du dossier.

Conformité des dossiers

Le secteur immobilier a en effet pâti ces dernières années des conséquences du conflit syrien ainsi que des tensions diplomatiques entre le Liban et les pays du Golfe, une situation qui a poussé la Banque du Liban à multiplier les plans de relance. La donne pourrait toutefois bientôt changer. Lors de sa réunion mensuelle avec l’Association des banques du Liban (et la commission de contrôle des banques), la semaine dernière, le gouverneur de la BDL a considéré que les politiques de relance de l’économie devaient être à l’avenir assurées par le pouvoir exécutif. « Les subventions de la BDL devaient apporter une solution temporaire pour pallier les carences de l’État en matière de politique économique. Elles se sont pérennisées au point que le marché semble ne plus pouvoir faire sans, ce qui est problématique. L’État doit assumer ses responsabilités », considère M. Ghobril.

Enfin, le flou plane encore sur les raisons qui ont poussé la BDL à modifier une disposition fondamentale du mécanisme de ses plans de relance dans la circulaire n° 485. Avant ce texte, la BDL prêtait directement aux banques à 1 %, mais depuis janvier, elle leur verse les subventions après coup, tous les trois mois. Plusieurs sources concordantes ont affirmé à L’Orient-Le Jour que cette décision pourrait avoir été prise pour renforcer le contrôle sur la conformité des dossiers soumis.

Hausse des transactions immobilières à fin février 

Avec 9 819 transactions enregistrées au cours des deux premiers mois de l’année, le nombre de transactions immobilières sur l’ensemble du territoire libanais a augmenté de 2,2 % par rapport à la même période en 2017, selon le ministère des Finances. Environ 1,7 % de ces transactions a été effectué par des étrangers, contre une proportion de 1,8 % un an plus tôt. La valeur totale des transactions réalisées sur cette période a, quant à elle, augmenté de 3,4 % en glissement annuel sur la même période, à 1,32 milliard de dollars. Enfin, la valeur moyenne des transactions a atteint 133 979 à fin février, en hausse de 1,1 % en un an.



Nouvel épisode dans le dossier des prêts subventionnés en livres libanaises pour soutenir la demande dans le secteur privé : dans une circulaire publiée le 15 mars (n° 487), la Banque du Liban (BDL) a accepté de financer les intérêts sur les prêts immobiliers déjà approuvés dans le cadre de son dernier plan de relance mais pour lesquels les dotations étaient...

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