Le Pakistan fait le "strict minimum" pour mettre la pression sur les talibans, a estimé vendredi un responsable américain, en dépit de la menace des Etats-Unis de suspendre jusqu'à deux milliards de dollars d'aide.
L'administration américaine accuse Islamabad d'être trop complaisant à l'égard des groupes islamistes radicaux et notamment des talibans afghans qu'elle espère pousser à la table des négociations.
"Les Pakistanais ont voulu apparaître comme réactifs", a indiqué un responsable sous couvert d'anonymat. "Ils ont fait le strict minimum pour apparaitre réactifs à nos demandes", a-t-il ajouté.
"Nous continuons à formuler des demandes très spécifiques et, dans ce cas, ils répondent. Mais nous n'avons pas vu de leur part la démarche pro-active que nous attendons et dont nous savons qu'ils sont capables", a-t-il ajouté.
Le président américain Donald Trump a annoncé à l'été 2017 sa stratégie pour l'Afghanistan, se montrant très ferme vis-à-vis d'Islamabad mais laissant la porte ouverte à un dialogue avec certains rebelles.
Début janvier, il a, d'un tweet, vivement mis en cause l'attitude du Pakistan. "Les Etats-Unis ont bêtement donné 33 milliards de dollars d'aide au Pakistan ces quinze dernières années et ils ne nous ont rien donné en retour si ce n'est des mensonges et de la duplicité, prenant nos dirigeants pour des idiots", avait-il lancé.
Le président afghan Ashraf Ghani a proposé fin février des pourparlers de paix aux talibans: ceux-ci pourraient notamment être reconnus en tant que parti politique s'ils acceptaient un cessez-le-feu et reconnaissaient la Constitution de 2004.
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