L'ONU appelle les talibans afghans à saisir l'offre de discussions directes

Le représentant de l'ONU en Afghanistan, Tadamichi Yamamoto, a appelé jeudi les talibans afghans à saisir l'offre des autorités d'engager des discussions directes pour la paix, à l'occasion du renouvellement annuel de la mission des Nations unies dans ce pays.

"L'offre de négociations est sur la table. Il revient maintenant aux talibans de venir avec leur proposition et de commencer des discussions directes avec le gouvernement pour mettre un terme à la souffrance du peuple afghan", a déclaré le responsable de l'ONU au Conseil de sécurité.
"Faire la paix et aller à la rencontre de ses adversaires requiert de la détermination, du courage et surtout de l'unité nationale", a ajouté M. Yamamoto.
"Les dirigeants politiques doivent mettre l'intérêt national au-dessus des agendas partisans" et "la stabilité politique demande de l'inclusivité", a-t-il insisté.
Le responsable onusien a dit espérer que des élections parlementaires puissent se tenir en 2018 et un scrutin présidentiel en 2019.
Il a par ailleurs fait part de son inquiétude devant l'augmentation des victimes civiles due au groupe jihadiste Etat islamique dans la province du Khorasan.

Les Nations unies entretiennent depuis 2002 une Mission d'assistance à l'Afghanistan (Manua), dont le mandat régulièrement reconduit vise à "consolider" la paix et les institutions, toujours incertaines plus de quinze ans plus tard.

Lors d'une conférence internationale organisée récemment, le chef de l'Etat afghan Ashraf Ghani a proposé un plan de paix qui aboutirait à la fin des violences et à la reconnaissance d'un rôle institutionnel pour les talibans en tant que parti politique.
Les insurgés devraient toujours reconnaître, in fine, la Constitution de 2004 qui protège les droits des femmes et des minorités, mais le président Ghani s'est dit prêt à l'amender.