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Idées - Tribune

Brésil-Liban : le sens d’une visite

Aloysio Nunes Ferreira, ministre des Relations extérieures du Brésil. Photo d’archives/Reuters

J’aurai l’immense plaisir de visiter Beyrouth entre le 4 et le 6 mars et de rencontrer le président de la République, Michel Aoun, le Premier ministre, Saad Hariri, ainsi que mon homologue, le ministre des Affaires étrangères et des Émigrés, Gebran Bassil. À cette occasion, je passerai en revue les principaux thèmes de la relation bilatérale et je transmettrai de même le soutien absolu du Brésil à la stabilité du Liban et l’engagement de mon pays à rester à la tête de la Force maritime de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).
Le Brésil et le Liban partagent plus que des relations correctes et cordiales, consolidées par la présence centenaire d’une onde migratoire qui fait du Brésil le foyer de la plus grande diaspora libanaise au monde.
Près de dix millions de descendants de Libanais ont contribué de manière décisive au progrès et au développement de mon pays dans différents domaines – de l’économie à la culture, passant par la médecine, la politique et même la gastronomie tant appréciée. Il n’y a aucun secteur de la vie brésilienne qui n’a pas reçu une contribution significative de la diaspora libanaise.
Dans le cadre des relations bilatérales marquées par sa singularité, le Brésil est fier d’avoir accueilli la première conférence latino-américaine sur « Le potentiel de la diaspora libanaise » à São Paulo, en novembre 2016. La réunion fut ouverte par le président de la République fédérative du Brésil Michel Temer – qui, lui-même, fait partie de la première génération de descendants de Libanais –, en la présence du ministre Gebran Bassil ainsi que du gouverneur de São Paulo, Geraldo Alckmin, et de mon prédécesseur, le sénateur José Serra.
Je me rappelle qu’à l’occasion, le président Temer avait mis en évidence les caractéristiques des communautés libanaises qui ont aidé à « faire l’Amérique » : dévouement au travail, valorisation de l’éducation, lien émotionnel avec le Liban dans le cadre d’une coexistence harmonieuse marquée par un profond sentiment de patriotisme envers la terre natale, que ce soit le Brésil ou toute autre nation d’Amérique latine.
Cette intégration bénéfique va au-delà de la diaspora. Un accord de libre-échange est en cours de négociation entre le Liban et le Marché commun du Sud (Mercosur), qui constitue un marché de plus de 280 millions de consommateurs pour un produit intérieur brut agrégé de plus de 3 900 milliards de dollars. Une fois signé, cet accord permettra l’augmentation des exportations libanaises et l’équilibre de la balance commerciale, actuellement défavorable au pays du Cèdre.
Pour le Brésil, le Liban possède un grand potentiel lui permettant de s’affirmer en tant que porte d’entrée pour les investissements brésiliens au Moyen-Orient. Des entreprises brésiliennes ont participé à la construction du barrage de Janna et à l’appel d’offres des travaux du barrage de Bisri. De plus, le Liban, dont le tourisme constitue l’un des principaux piliers de l’économie, doit être davantage découvert par le peuple brésilien. La réactivation d’une ligne aérienne qui lie le Brésil au Liban figure ainsi parmi les efforts déployés par les deux gouvernements.
Le Brésil et le Liban ont déployé des efforts pour finaliser prochainement un accord de coopération en matière de défense. Cela servira de base de collaboration entre les deux pays dans différents domaines, dont la formation de cadres de santé, en particulier les paramédicaux, les opérations militaires et les urgences. Je tiens à souligner aussi que le Brésil contribue à l’amélioration des conditions de sécurité du Liban, en fournissant six avions Embraer A-29 Super Tucano – fabriqués en partenariat avec l’entreprise nord-américaine Sierra Nevada – ainsi que seize véhicules blindés Iveco 6x6 Guarani, fabriqués au Brésil et livrés en 2016.
Pendant ma visite, je renouvellerai l’engagement du Brésil dans la stabilité du Liban. Sous le mandat de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, le Brésil détient, depuis février 2011, le commandement de la force maritime (MTF) de la Finul, dont il fournit depuis cette date le navire amiral. Nous estimons que la Finul joue un rôle stratégique et a effectivement progressé dans la mise en œuvre de son mandat. Le Brésil est fier d’être en tête de la composante navale de cette force de paix, la félicite des résultats positifs atteints durant ces dernières années, ainsi que de la contribution qu’elle continue à donner envers l’accomplissement des objectifs de la mission. Je salue aussi l’armée libanaise pour l’opération « L’Aube du jurd », qui a éradiqué du territoire libanais des positions occupées par le groupe terroriste État islamique en août dernier.
Dans les forums multilatéraux, le Brésil a reconnu l’accueil généreux par le Liban au cours des dernières années de plus d’un million de réfugiés syriens. Pour démontrer encore une fois notre engagement d’assistance humanitaire au Liban, un don de 44 000 flacons d’insuline destinés aux activités de l’Organisation mondiale de la santé au Liban arrivera du Brésil le 7 mars, à bord de la frégate Independência, afin que les citoyens libanais et les réfugiés syriens puissent en bénéficier.
Je suis certain que ma mission contribuera à promouvoir une coopération encore plus étroite et servira de base pour que le président Michel Temer – qui a déjà visité le Liban en 1997, en tant que président de la Chambre des députés, et, en 2011, en tant que vice-président de la République – puisse réaliser une visite d’État sur la terre de ses ancêtres.

Ministre des Relations extérieures de la République fédérative du Brésil.

J’aurai l’immense plaisir de visiter Beyrouth entre le 4 et le 6 mars et de rencontrer le président de la République, Michel Aoun, le Premier ministre, Saad Hariri, ainsi que mon homologue, le ministre des Affaires étrangères et des Émigrés, Gebran Bassil. À cette occasion, je passerai en revue les principaux thèmes de la relation bilatérale et je transmettrai de même le soutien...

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Libano vero y fiero .

FRIK-A-FRAK

14 h 05, le 03 mars 2018

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Commentaires (1)

  • Libano vero y fiero .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 05, le 03 mars 2018

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