Le gouvernement hongrois a annoncé avoir convoqué mardi l'ambassadeur d'Ukraine pour lui faire part de son indignation après l'incendie volontaire dans la nuit d'un centre culturel hongrois dans l'ouest de ce pays, et que Kiev a également condamné.
"Les positions extrémistes" menaçant la minorité hongroise d'Ukraine gagnent du terrain, une évolution "inacceptable", a déclaré le chef de la diplomatie hongroise, Peter Szijjarto, à la télévision publique.
Le siège de l'association culturelle de la minorité hongroise KMKSZ à Oujhorod, capitale administrative de l'oblast de Transcarpatie, en Ukraine, a été partiellement détruit dans la nuit par un objet incendiaire, selon l'agence hongroise MTI. L'attaque, qui n'a pas fait de blessé et n'a pas été revendiquée, est la deuxième en un mois visant ces locaux, selon cette source.
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Pavlo Klimkine, a indiqué sur Twitter "condamne(r) résolument cette nouvelle provocation à Oujhorod contre des locaux de la minorité hongroise", pointant un acte "commandité" depuis l'étranger. Plus explicite, le gouverneur de Transcarpatie, Guénnadi Moskal, a indiqué dans un communiqué voir dans cet incendie la signature des "services secrets russes", qui ont selon lui "a maintes fois organisé des provocations en Transcarpatie".
L'attaque intervient dans un contexte de tensions entre l'Ukraine et la Hongrie, qui comme d'autres pays voisins conteste l'adoption en septembre par Kiev d'une loi limitant l'enseignement dans les langues des minorités du pays.
Alors que l'Ukraine compte plus de 100.000 magyarophones, Budapest a vivement dénoncé cette législation, menaçant d'agir au sein de l'Union européenne et de l'Otan, dont la Hongrie est membre, pour entraver la coopération avec Kiev.
Si l'Ukraine souhaite véritablement renforcer ses liens avec ces organisations, elle doit "contenir les extrémistes", a martelé mardi M. Szijjarto.
Des nationalistes ukrainiens accusent à l'inverse le dirigeant souverainiste hongrois Viktor Orban, qui entretient de bonnes relations avec la Russie, de vouloir attiser des sentiments séparatistes parmi les minorités magyares d'Europe, auxquelles Budapest a décidé d'accorder la nationalité hongroise.
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