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Liban - Religion et citoyenneté

L’expertise libanaise du vivre-ensemble très attendue au congrès de Vienne

Ouverture ce matin du second congrès du Centre Roi Saoud d’Arabie pour le dialogue interreligieux et interculturel ; Raï et Deriane sont arrivés presque en même temps, hier.

Le secrétaire du Centre Roi Saoud pour le dialogue, Fayçal ben Mouammar : hanté par la déchirure du monde arabe.

« Avant 1979, je ne connaissais pas la différence entre un chiite et un sunnite. » Celui qui parle aussi candidement, c’est Fayçal ben Mouammar, le secrétaire général saoudien du Centre international du roi Abdallah ben Abdel Aziz pour le dialogue interreligieux et interculturel (KAICIID), au cours d’une conférence de presse préliminaire à l’ouverture, aujourd’hui et demain ( 26-27 février), du second grand congrès de ce centre. Tout comme les chrétiens du Liban avant 1975, en 1979, date de la révolution islamique en Iran, la malédiction de l’identité n’avait pas encore frappé les musulmans. Le congrès du KAICIID se tient à l’hôtel Hilton de Vienne. Créé il y a à peine cinq ans, ce centre, qui occupe une élégante bâtisse dans la capitale autrichienne, est quelque chose d’unique au monde. Il a été fondé par quatre États, qui y ont partie prenante, l’Arabie saoudite, l’Espagne et l’Autriche, et un quatrième, le Vatican, qui a qualité d’observateur. Son conseil d’administration comprend des représentants haut placés des principales religions du monde (le bouddhisme, le christianisme, l’hindouisme, l’islam et le judaïsme). Son conseil d’administration de neuf membres comprend notamment monsignor Miguel Ayuso, secrétaire du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et Mohammad Sammak, cosecrétaire du Comité national pour le dialogue islamo-chrétien. Avec près de 250 participants, le congrès qui s’ouvre s’est fixé pour objectif principal de faire le bilan de l’action passée, mais surtout de dégager des orientations pour l’avenir et de « lancer une plate-forme d’action pour le dialogue et la coopération dans le monde arabe, dans le but de promouvoir la cohésion sociale, la citoyenneté commune et la coexistence pacifique ». 

On devine que la hantise de la réparation de la déchirure de 1979 anime le secrétaire et les organisateurs du congrès. Du reste, comment peut-il en être autrement quand on constate, avec consternation, la montée des extrémismes religieux en tous genres, et l’exploitation de la religion au service de la violence. Et ce n’est pas la moindre des préoccupations du centre (KAICIID) que de faire face non plus seulement à une presse à la recherche du sensationnel, mais à des réseaux sociaux où, dit encore le secrétaire du centre, « chaque internaute prétend être un rédacteur en chef », et à l’impact dévastateur, sur le lien social, de certaines scènes de violence et de torture que des hommes infligent à d’autres hommes, au nom du fanatisme religieux. Et l’islam, même s’il est le principal accusé, n’est certainement pas le seul. 

Le centre se défend de faire de la politique. Son action se limite au domaine civique, à l’éducation, à la formation de formateurs. Il est d’ailleurs associé à divers gouvernements et organismes engagés dans l’action citoyenne, sans compter l’ONU. Il se démarque de certaines institutions comme al-Azhar, la grande instance sunnite au Caire, par la composition interreligieuse et internationale de son gouvernement, tout en se félicitant de la volonté d’al-Azhar de consolider les bases d’un islam du juste milieu et de la modération, ainsi que celle de substituer à la dhimmitude le concept de citoyenneté. Tout cela va dans la même direction.

Sentiment d’urgence
Ce qui anime les responsables du KAICIID, c’est le sentiment de l’urgence. C’est la raison pour laquelle de hauts responsables religieux libanais, avec à leur tête le patriarche maronite, le mufti de la République, le métropolite de Beyrouth, l’archevêque maronite de Beyrouth, le catholicos de Cilicie, mais aussi des figures druzes du dialogue interreligieux, sont arrivés hier à Vienne. L’expertise libanaise du vivre-ensemble – malgré tout – ne sera pas de trop dans les domaines soulevés.
La cérémonie d’ouverture du congrès, ce matin, sera marquée, notamment, par des interventions du secrétaire du ministère autrichien des Affaires étrangères, du ministre d’État saoudien aux Affaires étrangères, d’un représentant du ministre espagnol des Affaires étrangères, du cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, ainsi que du patriarche Raï, du mufti Abdellatif Deriane, du catholicos Aram Ier, du grand mufti de La Mecque Saleh ben Abdallah ben Hamid, du grand mufti de Jérusalem et de la Palestine, Mohammad Hussein, de cheikh Ghandi Makarem, représentant le cheikh Akl Naïm Hassan, de sayyed el-Amine, etc.



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« Avant 1979, je ne connaissais pas la différence entre un chiite et un sunnite. » Celui qui parle aussi candidement, c’est Fayçal ben Mouammar, le secrétaire général saoudien du Centre international du roi Abdallah ben Abdel Aziz pour le dialogue interreligieux et interculturel (KAICIID), au cours d’une conférence de presse préliminaire à l’ouverture, aujourd’hui et...

commentaires (3)

Une vrais foutaise! Le vivre ensemble au Liban? C'est un canulard! Il faut etre vraiment idiot pour croire a cette baliverne...

IMB a SPO

17 h 25, le 26 février 2018

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Commentaires (3)

  • Une vrais foutaise! Le vivre ensemble au Liban? C'est un canulard! Il faut etre vraiment idiot pour croire a cette baliverne...

    IMB a SPO

    17 h 25, le 26 février 2018

  • Ok, attention a trois, et toutes confessions confondues, on commence à ricaner en... harmonie! Et voila, une bonne démonstration de notre expertise du survivre-ensemble!

    Wlek Sanferlou

    12 h 54, le 26 février 2018

  • FAUT-IL RIRE ? FAUT-IL PLEURER ? L,EXPERTISE DE QUOI ... DES COMPROMIS COMPROMETTANTS OU DES ECHECS ET DES DESASTRES QUI EN DECOULENT ? UN PEU PLUS DE SERIEUX !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 18, le 26 février 2018

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