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Culture - Liban jazz

Quand China Moses s’éveillera... au Music Hall ce soir

Après un sublime premier album de reprises de classiques, China Moses revient à Beyrouth pour présenter son dernier opus, entièrement composé par elle.

China Moses.

Quand Karim Ghattas a démarré Liban Jazz en 2004, le festival se tenait à Zouk Mikael et durait plusieurs jours, présentant plusieurs artistes. Son premier choix d’artiste était de cœur et de tête, un choix « intellectuel » comme il le décrit. Le Duke Ellington Orchestra interprétait en effet des Suites orientales composées 40 ans plus tôt par le maître, inspirées par une tournée au Moyen-Orient, notamment au Liban, avec un hommage à Notre-Dame de Harissa, dont on apercevait la protectrice silhouette depuis l’emplacement du concert. Pour la petite histoire, le Duke n’avait pu participer à aucun de ses deux concerts libanais pour cause de tourista frénétique. En 2006, suite à la guerre, Ghattas repense son format et décide de renforcer son partenariat naissant avec le Music Hall. Grand bien leur a pris, puisque 12 ans et quelque 100 concerts plus tard, ils sont toujours là, plus fringants que jamais. Et leurs ambitions intactes.
Duke Ellington avait intégré des influences orientales dans son jazz, et c’est ce mélange, ce risque, cette ouverture, que Ghattas veut mettre en avant. Le jazz, musique soi-disant intellectuelle et compassée, est en fait un style musical en constante remise en question, qui continue de se nourrir des autres styles musicaux et qui vit au travers d’artistes aux parcours sinueux et ouverts sur le monde. C’est ce qu’il veut montrer et décide donc que chaque concert sera l’occasion de découvrir un seul artiste et son univers. Collant à l’actualité des sorties et des tournées, les événements organisés sont contemporains, modernes et toujours de qualité, avec des artistes de premier plan. Les succès se suivent et les concerts s’exportent en Syrie, en Turquie et à Dubaï, au Music Hall local. Évidemment, avec les bisbilles régionales, la voilure a été réduite, mais Dubaï reprend dans un mois après un hiatus d’un an, en attendant Damas. Et c’est exactement ce que représente China Moses et son nouvel album, Nightintales.

Empreinte flamboyante...
L’artiste profite de cet opus pour faire sa révolution, prendre son envol et régler artistiquement son héritage. Elle est la fille de Dee Dee Bridgewater, mais veut se faire un nom, se détacher de cette filiation lourde à porter. Sa carrière est pourtant florissante et elle est respectée dans le milieu, mais elle est surtout connue pour être une chanteuse de reprises. Avec beaucoup de personnalité certes, mais toujours dépendante des noms des autres. Elle a compris que le seul moyen de se sortir de cette niche était de composer et se lancer dans le grand bain. C’est maintenant chose faite avec cet album, dans lequel elle se démarque des grandes voix qui l’ont inspirée, fait ce qu’elle aime et nourrit le style de ce qu’elle aime. En résumé, elle y affirme une personnalité hors norme et n’hésite pas à remettre en question les dogmes et à s’ouvrir à de nouvelles influences.
Produit par Anthony Marshall, qui pose sa patte de producteur hip-hop et RnB à succès, et déjà précédé par le succès d’un extrait, Running, son deuxième concert à Beyrouth après celui de 2011 comportera les titres de l’album et ses fameuses reprises de Dinah Wahington, Ella Fitzgerald, Billie Holiday ou Donna Summer. Les habitués du Grand Journal de Canal+ seront contents de retrouver cette « empreinte flamboyante, révolutionnaire, une joie et un côté explosif ». Comme le dit Ghattas, il faut des artistes comme China Moses « qui bousculent les habitudes et humanisent un courant musical basé sur l’ouverture, mais très conservateur ». Vérification ce mardi au Music Hall à partir de 21h.

Quand Karim Ghattas a démarré Liban Jazz en 2004, le festival se tenait à Zouk Mikael et durait plusieurs jours, présentant plusieurs artistes. Son premier choix d’artiste était de cœur et de tête, un choix « intellectuel » comme il le décrit. Le Duke Ellington Orchestra interprétait en effet des Suites orientales composées 40 ans plus tôt par le maître, inspirées par...

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