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Culture - Festival al-Bustan

Cette passionnante Passion...

Pour célébrer les 25 ans de son festival éponyme, al-Bustan a eu l’excellente idée d’en faire un hommage à Bach. Et c’est « La Passion selon saint Jean », un de ses chefs-d’œuvre absolus, qui est proposée ce dimanche en l’église Saint-Élie.

Johann Sebastian Bach est considéré comme l’un des compositeurs de musique classique parmi les plus productifs. Le fameux BWV (Bach-Werke-Verzeichnis, ou Catalogue des œuvres de Bach) recense plus de 1000 œuvres. De la Cantate 1 à l’Art de la fugue 1080, il aura composé, pour clavecin, orgue ou orchestre, des concertos, de la musique de chambre, des sonates et surtout, beaucoup de chefs-d’œuvre. Car chez les Bach, on aime la quantité et le travail bien fait. Jean Sébastien, lui-même, a dénombré pas moins de 53 musiciens dans sa famille et aura 20 enfants de 2 femmes différentes. Son œuvre titanesque ne peut trouver sa source dans une volonté d’enrichissement ou d’héritages, puisqu’il vivra petitement, ne recherchant jamais la lumière et laissant une femme quasi dans la misère.

Passionné par son travail et sa religion luthérienne, il est nommé en 1793 cantor de Leipzig. Sa nomination a lieu après que la A List eut été épuisée et la position refusée par tout le monde. Des artistes aujourd’hui inconnus ayant dit non, le Dr Platz, alors membre du conseil, se lamente : « Pour des raisons importantes, la situation est délicate, et puisque l’on ne peut avoir les meilleurs, il faut donc prendre les médiocres. » Bach y est responsable de l’organisation musicale des deux églises, y enseigne et doit fournir des partitions pour les messes pour une période de 5 ans, soit 300 cantates et quelques autres œuvres…

Un an après son arrivée, le « médiocre » livre une première version de la Passion selon saint Jean. Jouée le vendredi saint 1794, elle est une version musicale de l’Évangile selon saint Jean, un oratorio, une récitation remaniée par Bach... Cette version poursuit une tradition médiévale qui voulait que la Passion du Christ soit chantée pendant la semaine sainte. D’une durée de 2 heures, elle est un peu plus courte que la version saint Matthieu et connaîtra quelques variations avant de disparaître complètement avec la mort de Bach. C’est Felix Mendelssohn qui la ressuscite en 1833 en Allemagne. Et ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que cette Passion prend son envol et qu’elle est considérée comme l’une des œuvres de Bach les plus profondes et les plus parfaites – la comparaison avec la version saint Matthieu n’étant plus à sens unique.


Statut de victime
Cette Passion arrive relativement tôt dans l’œuvre de Bach : elle est numérotée 245 et marque le début de ses compositions sacrées. C’est à Leipzig qu’il composera la majorité de ses chefs-d’œuvre et qu’il terminera sa vie. Compositeur de génie, il était aussi un musicien hors pair, autodidacte passionné de violon, d’alto, mais surtout de clavecin et d’orgue, avec lesquels il pouvait improviser des fugues à trois voix. Le seul format auquel il ne touchera pas est l’opéra, considéré comme du théâtre, et, à ce titre, interdit par ses commanditaires religieux. Aujourd’hui reconnu comme le compositeur le plus important, il lui aura fallu attendre presque 200 ans pour atteindre ce statut, victime des modes, de l’austérité supposée de ses œuvres et de la non-existence d’internet. Jouée quasi uniquement dans des églises, c’est l’histoire musicale qui a rendez-vous avec Beyrouth ce dimanche et une Passion selon saint Jean dirigée par Gianluca Marciano, qui n’est rien moins que le directeur musical du festival.



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