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Juges, avocats, greffiers: mobilisation en France contre la réforme de la justice

Magistrats, avocats, greffiers: des centaines de professionnels se sont mobilisés jeudi en France pour dénoncer le "piteux état" de la justice et contester un projet de réforme "purement gestionnaire" de la chancellerie.  

Sur les marches du Palais de justice de Paris, les robes noires des avocats et des greffiers se sont mêlées aux robes rouges et aux hermines des présidents de chambres, avocats généraux et membres de la Cour de cassation, regroupés derrière des banderoles syndicales.

Des rassemblements ont eu lieu dans de nombreuses juridictions. A Nice (sud-est), les audiences du matin ont été suspendues et il y a eu des renvois systématiques. "Justice Démolition en cours", pouvait-on lire sur une pancarte devant le palais de justice.

L'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) et le Syndicat de la magistrature (SM) ont travaillé ensemble à cette mobilisation, pour leur premier mouvement commun depuis 2011, quand ils avaient protesté contre le président de la République d'alors, Nicolas Sarkozy. Les rassemblements ont également réuni des fonctionnaires du ministère de la Justice.   Les organisateurs ont réclamé "une réelle concertation sur les projets de réforme" et des "engagements fermes". 

Aux cinq grands chantiers de réforme, portant notamment sur la simplification des procédures pénale et civile, l'organisation territoriale de la justice, le sens et l'efficacité des peines, ils opposent leurs revendications d'une hausse des budgets, de recrutements et d'augmentation de l'aide juridictionnelle. 

"En France, on consacre 64 euros par habitant et par an à la justice, c'est moins que la redevance (pour la télévision). On fait plus pour la télé que pour la justice", a dénoncé Céline Martini, une juge d'application des peines.

La France se situe au 23e rang sur 28 au sein de l'Union européenne pour la part du budget alloué à la justice, selon les syndicats. Selon des manifestants, cela se traduit concrètement avec des juridictions qui tournent "de plus en plus avec des vacataires" et où manquent même du papier et des imprimantes en état de fonctionner. 

La réforme de la ministre de la Justice doit être présentée en mars au Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative française, avant un passage en conseil des ministres en avril et un vote au Parlement avant l'été. 

Magistrats, avocats, greffiers: des centaines de professionnels se sont mobilisés jeudi en France pour dénoncer le "piteux état" de la justice et contester un projet de réforme "purement gestionnaire" de la chancellerie.  Sur les marches du Palais de justice de Paris, les robes noires des avocats et des greffiers se sont mêlées aux robes rouges et aux hermines des présidents de...