L'opposant syrien Louay Hussein condamné à six ans de prison

Le célèbre opposant syrien Louay Hussein, basé à Madrid, a été condamné par contumace à six ans de prison pour avoir "affaibli le sentiment national" et propagé des informations mensongères, a-t-il indiqué mardi à l'AFP.

"L'avocat m'a informé lundi que le tribunal criminel m'a condamné par contumace le 28 décembre à six ans de prison", a-t-il précisé.

Ayant réussi à quitter la Syrie pour l'Espagne en 2015 après avoir été inculpé par la justice, cet ancien opposant âgé de 58 ans et de confession alaouite --comme le président Bachar el-Assad-- avait fondé en 2011 le Mouvement pour la reconstruction de l'Etat syrien.
Son mouvement faisait partie de l'opposition interne "tolérée" par le régime syrien.

Avec ce verdict, "le régime cherche à barrer la voie à un éventuel rôle politique que je pourrais jouer" dans les négociations pour la paix en Syrie, notamment celles menées par la Russie, alliée de Damas, a souligné M. Hussein à l'AFP.
Il avait participé il y a deux semaines au "Congrès du dialogue national syrien" dans la station balnéaire russe de Sotchi à l'initiative de Moscou, Ankara et Téhéran, une conférence boycottée par de nombreux opposants clés.

Arrêté à la frontière libano-syrienne en novembre 2014, il a été libéré le 25 février 2015 sous caution et empêché de quitter le pays.
En dépit de l'interdiction de voyager, il a réussi à se réfugier en Espagne, via la Turquie, en avril 2015.

Refusant le port d'armes et convaincu que le combat pacifique en faveur d'un Etat démocratique en Syrie doit se faire de l'intérieur du pays, cet écrivain et opposant de longue date a avoué en 2015 avoir été contraint de quitter son pays car sa "vie était en danger".
"Il n'y a plus aucune possibilité d'entente avec le régime qui s'est transformé en milice et n'est pas capable de s'entendre politiquement avec ses opposants", avait-il alors affirmé à l'AFP.

La multiplication des protagonistes, les divisions internationales et la montée en puissance des jihadistes ont miné les efforts pour un règlement du conflit qui a fait plus de 340.000 morts et jeté à la rue des millions de personnes. Toutes les tentatives de trouver une solution politique ont échoué.