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Culture - Théâtre

« Ahla w sahla » à ces petites improvisations sans grande conséquence...

Pour un soir, avant de s’envoler pour un tour en Europe, Raffi Féghali déploie en douceur son art de l’improvisation comique sur scène, à la petite salle Joan Littlewood, au sous-sol du théâtre al-Madina. Avec Fida Ghibril, un compère complice, qui lui donne la réplique en retenant ses fous rires.

Au premier sous-sol du théâtre al-Madina, dans une salle exiguë peinte en gris souris où les conduits et les tuyauteries gargouillent avec l’eau qui passe sur la tête des spectateurs assis sur des chaises inconfortables en plastique, Raffi Féghali affronte de son petit podium l’auditoire. Une soixantaine de personnes pour une salle comble...
Chemise blanche et pantalon noir baba cool, barbe touffue de pope, foulard à carreaux sur les épaules, bague en argent au majeur et les mots qui affluent pour sa dernière création Ahla w sahla, be my guest. Création est un grand mot pour ce travail entre improvisations verbales, gestuelles et mime, un peu aux allures de gentil spectacle de fin d’année en classe terminale.
Seul sur une scène nue, sauf deux minables chaises, l’acteur a du mal à passer la rampe avec son histoire de galopin à l’école d’une ville scindée en « gharbié – char’ié ». Rebelote pour un passé usé jusqu’à la corde. Le débit est ultrarapide pour une narration pas très drôle. Et puis arrive un autre barbu, son compère Fida Ghibril. Interaction du public qui jettera deux mots aux comédiens, à leur demande : Bir (puits) et Sa’il (antipathique). À partir de ces deux vocables, les deux hommes tricotent et brodent des saynètes, fignolent des personnages et campent des situations, mais sans grande conséquence. Si c’est ça l’activisme social et civique, c’est bien maigre. De bric et de broc, comme des pochades d’écoliers, ces moments s’imbriquent d’une manière décousue et presque enfantine pour ne pas dire infantile…
Un mec qui mate une dame de petite vertu dans un bar, des gosses qui tirent leur copain tombé dans un puits, une contravention pour un extincteur dans une voiture, une cliente dans un appartement à vendre… Et ainsi s’égrènent ces historiettes légères, blagueuses, abracadabrantes, comme des fétus de paille. On ne s’arrête pas sur le poids des mots ou les piques sociétales, mais sur cette énergie et célérité à inventer un texte, à l’habiller de gestes (la mime est ici d’un grand secours) et à rendre crédible, autant que cela se peut, des situations venues de nulle part…
Aux confins d’un dialogue très Ionesco, sans sa teneur, ses recoupes et ses délires, avec beaucoup de bouffonneries et de burlesque, les deux comédiens tirent leur épingle du jeu. Tout en s’amusant eux-mêmes en toute naïve simplicité. À leur actif, la liberté de s’exprimer avec un franc-parler inoffensif, sans vulgarité et un brin d’innocence juvénile. On en rit un peu, on sourit souvent aussi, mais cela frôle et exsude de toute évidence les exercices de théâtre pour jeunes apprentis.

« Ahla w sahla, be my guest », de Raffi Féghali, après sa tournée européenne, sera repris à Beyrouth.

Au premier sous-sol du théâtre al-Madina, dans une salle exiguë peinte en gris souris où les conduits et les tuyauteries gargouillent avec l’eau qui passe sur la tête des spectateurs assis sur des chaises inconfortables en plastique, Raffi Féghali affronte de son petit podium l’auditoire. Une soixantaine de personnes pour une salle comble...Chemise blanche et pantalon noir baba cool,...

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