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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Trump fait son propre éloge devant le Congrès

Le président américain a prononcé mardi le discours sur l’état de l’Union, faisant le bilan de sa première année.


Le président Donald Trump (au centre) prononçant le discours sur l’état de l’Union, accompagné du vice-président Mike Pence (à gauche) et du président de la Chambre Paul Ryan, mardi à Washington D.C. Chip Somodevilla/Getty Images/AFP

C’était un évènement particulièrement attendu. Un an et dix jours après son investiture à la Maison-Blanche, Donald Trump s’est attelé mardi au traditionnel exercice du discours sur l’état de l’Union. Face au parterre des représentants républicains et démocrates réunis dans le Statuary Hall du Capitole, le président américain a prononcé une allocution longue d’une heure vingt, l’intervention la plus longue depuis Bill Clinton, rapporte le New York Times. Le but de ce rendez-vous annuel est de faire le bilan des politiques menées par la présidence et d’annoncer les prochains objectifs fixés par l’administration américaine, tant sur le plan national qu’international. Connu pour ses improvisations lors de ses déclarations, le locataire de la Maison-Blanche s’en est, cette fois, tenu au prompteur mot pour mot.
Le président s’est évertué à s’autocongratuler tout au long de son allocution avec de longues pauses prévues pour les applaudissements de l’assemblée, bien que sa cote de popularité soit au plus bas avec 37 %, un record historique de l’histoire des présidents américains un an après l’investiture. « Au cours de la dernière année, nous avons fait des progrès incroyables et obtenu un succès extraordinaire », a-t-il lancé lors de l’ouverture de son discours avant de les énumérer les uns après les autres, s’attribuant notamment les avancées économiques, pourtant entamées à la fin du mandat de Barack Obama. Se voulant rassurant, M. Trump a insisté sur le fait qu’« ensemble, nous construisons une Amérique sûre, forte et fière ». Il a ensuite appelé à un rapprochement entre républicains et démocrates, alors que ces derniers lui mettent des bâtons dans les roues concernant les réformes qu’il cherche à mettre en œuvre, alimentant l’ambiance particulièrement électrique au Congrès entre les deux camps.
Celui qui ne cache pas son antipathie pour l’ancien président Obama est resté fidèle à sa stratégie visant à détricoter l’héritage laissé par son prédécesseur, bien loin de l’idée de trouver un équilibre bipartisan. Sur le plan national, il n’a pas manqué de rappeler le coup porté au système de santé Obamacare permettant à plus d’Américains de souscrire à une assurance-maladie ou encore son plan pour réformer les règles sur l’immigration alors que la possible abrogation du DACA (Deferred Action for Childhood Survival) est au cœur de tous les débats. Ce programme permet à 690 000 enfants de migrants illégaux – dits les « Dreamers » – d’étudier et de travailler. M. Trump a annoncé la possibilité de naturaliser 1,8 million de migrants illégaux s’ils remplissent les critères requis, une concession de taille en contrepartie de trois autres mesures dans la continuité de sa politique anti-immigration : la construction d’un mur à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, la fin de la loterie pour obtenir une carte verte et la fin du regroupement familial.

Pyongyang dans tous les esprits
Sur les questions internationales, M. Trump a souligné la victoire de la coalition dirigée par Washington contre l’organisation État islamique en Irak et en Syrie alors que « près de 100 % des territoires ont été libérés ». Il a profité de cette occasion pour annoncer la signature d’un décret pour garder la prison de Guantanamo ouverte, contrairement aux intentions de son prédécesseur. Il a ainsi demandé au Congrès d’augmenter le budget militaire américain, alors que les démocrates souhaitent au contraire augmenter les dépenses domestiques. « Nous devons moderniser et reconstruire notre arsenal nucléaire, en espérant ne jamais avoir à l’utiliser, mais en le rendant si fort et si puissant qu’il découragera tout acte d’agression », a insisté le dirigeant américain.
La Corée du Nord était ainsi dans tous les esprits alors que les tensions entre Washington et Pyongyang sont au plus haut, ponctuées de provocations régulières de la part des deux camps. Un transfuge nord-coréen, Ji Seong-ho, était notamment parmi les invités d’honneur du président, non loin de Fred et Cindy Warmbier, les parents d’Otto Warmbier, un Américain décédé aux États-Unis après avoir été rapatrié en urgence depuis la Corée du Nord.
Autre thématique internationale revenant constamment dans la bouche du président, le locataire de la Maison-Blanche a aussi demandé à nouveau au Congrès d’« aborder les failles fondamentales du terrible accord nucléaire iranien ». Signé sous Obama, M. Trump a d’ores et déjà annoncé qu’il ne comptait pas à nouveau certifier le texte qu’il considère comme « l’un des plus mauvais deals de l’histoire ».
Si le président Trump a prôné l’unité et s’est voulu rassembleur, cela ne suffira sans doute pas pour rallier les démocrates à sa cause sur ces différents dossiers. Ses détracteurs se sont montrés bien critiques après son intervention, tandis que les divergences au sein du camp républicain se font de plus en plus sentir. Joe Kennedy, le petit-fils de l’ancien président John Fitzgerald Kennedy et représentant démocrate du Massachusetts, a prononcé la réponse officielle au nom de son camp, dénonçant une « administration (qui) ne vise pas seulement les lois qui nous protègent, elle cible l’idée même que nous méritons tous d’être protégés ».
Tout au long de son discours, le président américain s’est toutefois gardé de mentionner les sujets qui fâchent : à savoir l’enquête en cours sur les possibles ingérences russes dans l’élection présidentielle de 2016 et la vague du mouvement « Me Too » alors que de nombreuses femmes l’ont accusé de harcèlement sexuel.

C’était un évènement particulièrement attendu. Un an et dix jours après son investiture à la Maison-Blanche, Donald Trump s’est attelé mardi au traditionnel exercice du discours sur l’état de l’Union. Face au parterre des représentants républicains et démocrates réunis dans le Statuary Hall du Capitole, le président américain a prononcé une allocution longue d’une heure...

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