Grande-Bretagne: le leader de l'Ukip s'accroche à son poste

 Le chef de l'Ukip, Henry Bolton, a annoncé lundi son intention de se maintenir à la tête du parti britannique europhobe malgré un vote de défiance et des appels à la démission dans ses rangs.

"Je ne démissionnerai pas comme dirigeant du parti", a insisté M. Bolton en lisant une déclaration devant un hôtel de Folkestone (sud-est de l'Angleterre).
Cet ancien officier de l'armée britannique, âgé de 54 ans, est sur la sellette depuis le scandale provoqué par les messages à caractère raciste rédigés par sa petite amie, également membre de l'Ukip, sur l'actrice métisse américaine Meghan Markle, la fiancée du prince Harry.

La jeune femme de 25 ans, Jo Marney, avait été suspendue du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni après la publication de ses SMS dans la presse mi-janvier et Henry Bolton avait officiellement rompu avec elle. Or, des images les montrant ensemble sont apparues la semaine dernière.

Le dirigeant a perdu dimanche un vote de confiance de l'instance dirigeante de l'Ukip, le Comité exécutif national (NEC), poussant nombre de responsables du parti anti-immigration à réclamer sa tête et à quitter la formation.

Henry Bolton devra affronter un nouveau vote auquel participeront cette fois l'ensemble des adhérents du parti. Il aura lieu dans les 28 jours, "à moins que Henry Bolton ne démissionne d'ici là", avait précisé l'Ukip dimanche.
Mais le dirigeant a fait part lundi de sa volonté de se maintenir pour s'assurer que le Royaume-Uni accède réellement à l'"indépendance" par rapport à l'Union européenne. Il a également dit vouloir réformer en profondeur le NEC, qui ne bénéficie plus, selon lui, de la confiance d'une grande partie de la base.
M. Bolton a fait face à des appels à la démission dès début janvier après avoir fait les titres de la presse britannique pour sa liaison avec Jo Marney, pour laquelle il a quitté sa femme.

Le député européen et vice-président adjoint de l'Ukip Mike Hookem a estimé lundi qu'il ne pouvait plus servir le parti sous sa direction.
"L'Ukip se trouve maintenant dans la situation grotesque où la vie privée de son dirigeant est plus intéressante que le parti", a-t-il écrit dans sa lettre de démission.

L'Ukip a fait campagne avec succès pour le Brexit mais peine depuis à se trouver une raison d'être, affaibli par des luttes internes et l'absence d'un leadership fort.
Henry Bolton est le troisième dirigeant à être élu à la tête de l'Ukip depuis le départ de son chef historique Nigel Farage peu après le référendum du 23 juin 2016 sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE. Ce dernier avait estimé avoir atteint son objectif politique.