Riyad évoque une coopération sur le pétrole au-delà de 2018

L'Opep et ses partenaires sont d'accord sur la nécessité de poursuivre leur coopération pour réguler la production mondiale de pétrole après l'expiration fin 2018 de leur accord sur une réduction de leur offre, a déclaré dimanche le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al Falih. 

C'est la première fois que l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, évoque publiquement une poursuite de cette coopération au-delà de 2018.  Les modalités de ce pacte n'ont pas encore été définies, a dit Khalid al Falih, mais si les stocks mondiaux de pétrole augmentent cette année, comme certains s'y attendent sur le marché, les producteurs pourraient devoir envisager une reconduction en 2019 de leur accord de limitation de l'offre.  "Il y a une disposition à poursuivre la coopération au-delà de 2018 (...) Le mécanisme n'a pas encore été déterminé mais il y a un consensus sur le fait de poursuivre", a déclaré le ministre saoudien à l'issue d'une réunion du comité ministériel de suivi de l'accord sur le plafonnement de la production. 

Par cet accord, entré en vigueur en janvier 2017 et prolongé jusque fin 2018, l'Opep et d'autres producteurs comme la Russie se sont engagés à réduire leur production cumulée de 1,8 million de baril par jour. L'objectif de l'Opep est de réduire les stocks des pays industrialisés pour les ramener à leur moyenne sur cinq ans.  Avant la réunion du comité de suivi, Khalid al Falih a dit qu'une prolongation du cadre de cet accord au-delà de 2018 ne signifierait pas nécessairement le maintien des objectifs actuels de production fixés à chaque pays. 

Un accord sur des objectifs de production après 2018 permettrait, a-t-il dit, de "garantir aux actionnaires, aux investisseurs, aux consommateurs et à la communauté internationale que c'est quelque chose qui est destiné à durer. Et que nous allons travailler ensemble."   

Son homologue koweïtien Bakhit al Rachidi a déclaré que la réunion de dimanche avait porté sur le respect de l'accord en vigueur et que la discussion sur l'avenir de ce pacte interviendrait en juin, lors de la prochaine réunion plénière entre l'Opep et ses partenaires.  Khaled al Falih a souligné que l'économie mondiale avait accéléré tandis que les stocks de pétrole s'étaient réduits sous l'effet du plafonnement des approvisionnements. En conséquence, le marché du pétrole devrait se rééquilibrer vers la fin de 2018 ou en 2019, a-t-il prédit.  Il a cependant ajouté que les producteurs avaient encore beaucoup de travail devant eux pour assainir complètement le marché. Il a exprimé ses doutes quant au maintien du rythme actuel de contraction des stocks dans les mois à venir. 

"Nous entrons de manière saisonnière dans une période de faible demande, nous devons la laisser passer et attendre de voir comment seront les stocks au deuxième semestre avant d'envisager toute modification" de la politique actuelle, a dit Khalid al Falih, en plaidant pour une définition plus précise de l'objectif en termes de stocks d'ici la réunion du mois de juin. 

Le ministre saoudien et certains de ses homologues ont jugé que le niveau actuel des cours, avec un Brent revenu à des pics de trois ans aux alentours de 70 dollars le baril, pourrait entraîner une augmentation de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis. Khalid al Falih ne pense pas cependant que cette hausse des cours pèsera sur la demande.  Il a déclaré que l'accord de réduction de la production par l'Opep et ses partenaires avait été respecté à 129% en décembre. 

La prochaine réunion du comité de suivi aura lieu en avril en Arabie saoudite, a précisé l'Opep dans un communiqué.