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Moyen Orient et Monde - Présidentielle tchèque

Zeman en position difficile

Une jeune femme torse nu s’est approchée de Milos Zeman alors qu’il s’apprêtait à voter à Prague, en criant « Zeman, Putin’s slut » (Zeman, putain de Poutine). David W. Cerny/Reuters

L'élection présidentielle tchèque a commencé hier par un incident, une jeune femme torse nu s'en prenant au chef de l'État sortant Milos Zeman, qui brigue un deuxième mandat. La jeune femme torse nu s'est approchée de M. Zeman alors qu'il s'apprêtait à voter à Prague, en criant « Zeman, Putin's slut » (Zeman, putain de Poutine). Vêtue seulement d'un jean, elle a été aussitôt maîtrisée par la garde rapprochée du chef de l'État, connu pour ses opinions prorusses, prochinoises et antimusulmanes, et pour ses manières brusques. Visiblement ébranlé, M. Zeman, 73 ans, accompagné de son épouse, a quitté le bureau de vote situé dans une école en banlieue de Prague, mais y est revenu rapidement, affirmant qu'il se sentait « honoré par le fait d'être attaqué par le mouvement Femen, qui s'en était pris également au pape ». « Malgré le mouvement Femen », a affirmé le président, en jetant son bulletin de vote dans l'urne.
Femen, groupe féministe radical d'origine ukrainienne présent dans plusieurs pays, a confirmé l'acte de sa militante sur son compte Twitter, indiquant qu'il s'agissait d'une Ukrainienne, Angelina Diash, et précisant que le slogan qu'elle avait lancé était également inscrit sur sa poitrine. Interrogé sur le taux de participation qu'il attend, M. Zeman a rigolé : « Entre 0 % et 100 %. Mais ce taux ne devrait pas dépasser 103 %, comme en Corée du Nord. »

Rivaux libéraux
Les électeurs tchèques qui ont commencé à voter hier en début d'après midi doivent choisir entre leur président sortant, légèrement favori, et ses rivaux plus libéraux.
Les quelque 15 000 bureaux de vote dans ce pays de 10,6 millions d'habitants ont ouvert à 13h00 GMT et devraient fermer à 21h00 GMT. Samedi, ils fonctionneront entre 7h00 et 13h00 GMT. Les premiers résultats significatifs du premier tour devraient être connus quelques heures après la clôture du scrutin.
Le vote au suffrage universel direct à deux tours s'annonce difficile pour M. Zeman. Parmi les huit autres candidats en lice, son principal rival est l'ancien chef de l'Académie des sciences, Jiri Drahos. Les sociétés tchèques de paris donnaient jeudi l'avantage à M. Zeman sur M. Drahos.
Toutefois, selon un sondage réalisé début janvier, le candidat pro-européen de 68 ans pourrait l'emporter au second tour, prévu les 26 et 27 janvier, avec 48,5 % d'intentions de vote contre 44 % au président sortant. « Je dois être prêt à ce que ma position soit très difficile au second tour », a constaté jeudi M. Zeman, avant de se plaindre du « caractère national tchèque », qui fait que « ceux qui perdent s'unissent pour faire tomber du podium celui qui les devance trop ». M. Zeman, qui a refusé de participer aux débats électoraux, bénéficie du soutien des milieux ruraux et des travailleurs manuels. Dans un pays majoritairement hostile à l'immigration, il trouve un écho favorable quand il qualifie la crise migratoire d'« invasion organisée » et décrit les musulmans comme « impossibles à intégrer ». Centriste libéral, M. Drahos est lui le candidat préféré des intellectuels et des habitants des grandes villes. « Il est dans notre intérêt de rester dans l'UE, du point de vue de notre sécurité et de nos intérêts économiques », a-t-il souligné lors d'un ultime débat électoral diffusé vendredi à la mi-journée par la radio publique Cro.
M. Drahos a voté hier à Lysolaje, en banlieue de Prague. Il a estimé qu'il serait confronté à M. Zeman au second tour, ajoutant qu'il souhaitait obtenir un « score favorable » au premier tour. « C'est le second tour qui sera décisif », a-t-il constaté.
Le scrutin présidentiel se tient parallèlement à la formation laborieuse d'un nouveau gouvernement issu des législatives d'octobre 2017. À la mi-décembre, M. Zeman a nommé un cabinet minoritaire dirigé par Andrej Babis, populiste milliardaire et chef du mouvement centriste ANO, qui selon toute vraisemblance n'obtiendra pas la confiance du Parlement. M. Babis a de son côté apporté jeudi son soutien à M. Zeman. Lors des derniers débats, M. Drahos avait notamment reproché à M. Zeman de soutenir ce gouvernement minoritaire.

L'élection présidentielle tchèque a commencé hier par un incident, une jeune femme torse nu s'en prenant au chef de l'État sortant Milos Zeman, qui brigue un deuxième mandat. La jeune femme torse nu s'est approchée de M. Zeman alors qu'il s'apprêtait à voter à Prague, en criant « Zeman, Putin's slut » (Zeman, putain de Poutine). Vêtue seulement d'un jean, elle a été aussitôt...

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