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Irak : débarrassés de l'EI, des Yazidis ouvrent un nouveau temple

Le nouveau temple Yazidi de Baachiqa, à une quinzaine de kilomètres à l'est de Mossoul, ouvert en grande pompe le 12 juin 2018. AFP / Ahmad MUWAFAQ

 Au pied des dômes coniques de pierre polie, la foule se presse : les Yazidis, minorité persécutée par les jihadistes dans le nord de l'Irak, ont ouvert vendredi un nouveau temple, au son des tambours et des flûtes.

Ils étaient des centaines, hommes revêtus de la dichdacha, la longue robe arabe, ou femmes le visage encadré par un voile blanc, à prier et embrasser ce nouveau lieu de culte, construit sur le site d'un autre détruit à l'explosif en 2014 par le groupe Etat islamique (EI).

Les Yazidis, kurdophones et adeptes d'une religion ésotérique monothéiste, ont été particulièrement persécutés par l'EI qui s'est emparé en 2014 de vastes pans du territoire irakien et qui les jugeait "hérétiques".

Selon le ministère des Affaires religieuses de la région autonome du Kurdistan irakien, plus de 6.400 Yazidis ont été enlevés en 2014 par le groupe. Sur ce total, quelque 3.200 ont été secourus ou ont réussi à s'échapper. Le sort des autres, dont de nombreuses femmes et jeunes filles qui avaient été réduites à l'état d'esclaves sexuelles, est toujours inconnu, alors que l'EI a perdu la quasi totalité des territoires qu'il avait conquis en Irak et que nombre de ses membres ont fui, notamment en Syrie voisine.

Outre les enlèvements, les jihadistes ont tué des milliers de Yazidis.

Dans la région de Baachiqa, à une quinzaine de kilomètres à l'est de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, "cette cérémonie montre que la vie est revenue", s'enthousiasme Jihan Sinan, 21 ans. Autour d'elle, des familles posent pour des photos souvenirs, au milieu de distribution de plats traditionnels et de sucreries, tandis que des danseurs forment une ronde et dansent au son de la flûte traditionnelle.

Selon des responsables de cette communauté, 68 temples ont été détruits par l'EI, et une vingtaine ont été depuis restaurés ou reconstruits dans la région de Baachiqa.

Le dignitaire religieux Ali Rachouakari, 72 ans, a fait appel "à la communauté internationale pour reconstruire les temples et les régions yazidies" alors que la population yazidie, forte de 550.000 membres en Irak avant la percée jihadiste de 2014, est désormais éparpillée.

Selon le ministère des Affaires religieuses du Kurdistan irakien, 100.000 Yazidis ont quitté le pays, d'autres s'étant réfugiés notamment au Kurdistan irakien. De même source, 47 charniers ont été mis au jour.

Selon l'ONU, des milliers de femmes et d'adolescentes, en particulier celles issues de la minorité yazidie, ont subi des abus horribles dans des zones contrôlées par l'EI, tels que des viols, enlèvements, esclavage et traitements inhumains.

 Au pied des dômes coniques de pierre polie, la foule se presse : les Yazidis, minorité persécutée par les jihadistes dans le nord de l'Irak, ont ouvert vendredi un nouveau temple, au son des tambours et des flûtes.
Ils étaient des centaines, hommes revêtus de la dichdacha, la longue robe arabe, ou femmes le visage encadré par un voile blanc, à prier et embrasser ce nouveau lieu de...