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Moyen Orient et Monde - États-unis

Après Comey, Trump prendra-t-il le risque de congédier Mueller ?

Photo d’archives montrant Robert Mueller. Jonathan Ernst/Reuters/File Photo

Les attaques de l'administration Trump contre le procureur spécial Robert Mueller, chargé d'enquêter sur l'ingérence de la Russie pendant la campagne électorale de 2016, vont crescendo. Les pro-Trump poussent le président à congédier Mueller, car son enquête devient juridiquement dangereuse pour lui et ses proches. En face, des dizaines de sénateurs et de congressmen démocrates mettent en garde Trump : avec le départ forcé du procureur spécial, comme cela a été le cas pour son prédécesseur, James Comey, la destitution pendra au nez de Donald Trump.

Dimanche dernier, à la question de savoir s'il allait congédier Mueller, comme les rumeurs persistantes laissent à le croire, le président a répondu : « No, I am not » (Non, je ne vais pas le faire). Mais si l'on prend en compte les précédentes réactions de Donald Trump, sa parole est tout sauf fiable. Eric Holder, qui était le ministre de la Justice de Barack Obama, a demandé publiquement à tous les Américains de descendre dans la rue pour protester au cas où Mueller serait remercié. Selon un observateur avisé du landernau washingtonien, « il y a danger ici pour les 241 années de l'expérience démocratique américaine ». Le groupe activiste libéral MoveOn a fait savoir qu'il a déjà mis au point un plan pour rallier ce mouvement avec le slogan « Personne n'est au-dessus de la loi ».

 

(Pour mémoire : Robert Mueller a demandé à Deutsche Bank des données sur Trump)

 

« No collusion, no collusion ! »
En attendant, il y a quelques jours, tout le clan Trump, et notamment l'un de ses avocats, a accusé Robert Mueller d'avoir obtenu illégalement des dizaines de milliers de messages électroniques provenant de l'équipe de transition du président. Une dénonciation tellement martelée qu'elle a provoqué, chose rare, une déclaration du porte-parole du procureur, qui a précisé que « chacun de ces messages avait été obtenu avec le consentement du détenteur du compte ou par une procédure pénale appropriée ». Dans tous les cas, cette semaine, les avocats du président entendent bien s'entretenir avec le procureur.
Mais qu'en est-il de la capacité de Trump de déboulonner Mueller ?

Selon le site d'informations Vox, le président US « a de réelles raisons de ne pas toucher à Mueller. Parce que s'il le faisait, il pourrait se créer de nouveaux problèmes sans résoudre celui qui l'aliène actuellement ». Sans compter qu'il déclencherait une cascade d'autres perturbations, la plus importante étant la controverse qui s'en suivrait et qui pourrait mener à la prise du contrôle du Congrès par les démocrates, décidés à mettre Trump et son administration sous pression. Comme la famille du président semble également fortement impliquée dans l'affaire russe, Donald Trump craint de prendre une décision précipitée envers Mueller. Sans compter que, selon l'ancienne procureure Joyce White Vance, cette décision serait un aveu de sa culpabilité. Il s'essaye alors au jeu de la déstabilisation, comme avec les messages électroniques, ou de la diversion, en menant des campagnes dans tout le pays pour faire accepter facilement sa nouvelle loi sur les taxes.

L'actuelle situation prévalant au sein de l'exécutif américain (du conflit avec la Corée du Nord au nouveau statut de Jérusalem, tel que déterminé par Trump en solo) est décrite par un historien des présidences US comme « menée par une administration de somnambules ne sachant pas où ils se dirigent ». Et le très coté éditorialiste du Washington Post, David Ignatius, compare Donald Trump se défendant dans l'affaire russe au « fameux conseil légal », donné par le non moins célèbre homme de lettres américain d'origine suédoise, Carl Sandburg, considéré comme la voix de l'Amérique : « Si les faits sont contre vous, argumentez avec la loi. Si la loi est contre vous, argumentez avec les faits. Si la loi et les faits sont contre vous, tapez sur la table et hurlez à vous époumoner. » C'est ce qu'a fait le président américain en expliquant à la presse : « No collusion, no collusion ! » (Pas de connivence).

 

 

Pour mémoire

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commentaires (2)

CE SERAIT SA GAFFE LA PLUS COUTEUSE !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 51, le 22 décembre 2017

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Commentaires (2)

  • CE SERAIT SA GAFFE LA PLUS COUTEUSE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 51, le 22 décembre 2017

  • “Après Comey, Trump prendra-t-il le risque de congédier Mueller ?” Oui! Il est suffisamment ... pour le faire (remplissez le vide comme vous le sentez)

    Gros Gnon

    22 h 13, le 21 décembre 2017

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