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Liban - Enquête

L’administration Obama a tenté d’entraver une vaste opération d’investigation visant le Hezbollah, assure « Politico »

Le magazine américain publie une grande enquête dans laquelle il explique pourquoi l'ancienne administration américaine a mis des bâtons dans les roues d'une vaste investigation visant les « activités criminelles » du Hezbollah à travers le monde.

Le média politique américain Politico a publié hier une enquête approfondie sur les efforts qui auraient été déployés par l'administration de l'ancien président Barack Obama pour mettre des bâtons dans les roues d'une opération d'investigation de grande envergure, baptisée Projet Cassandra, ciblant les activités illégales du Hezbollah en matière de trafic de drogues, d'armes et de blanchiment d'argent sur la scène internationale. Selon Politico, la mise en veille du projet Cassandra aurait été décidée par l'administration Obama pour permettre l'aboutissement des négociations sur le nucléaire iranien, et la conclusion de l'accord de Vienne, le 14 juillet 2015.
Politico, fondé en 2007, est un grand média américain qui se concentre sur l'actualité de la Maison-Blanche, du Congrès américain et de la politique gouvernementale des États-Unis.
Le résultat de cette enquête, menée par Josh Meyer, est un long article divisé en trois parties. Dans la première, intitulée « L'émergence d'une menace mondiale », le journaliste décrit l'évolution du Hezbollah, la présentant comme une milice agissant principalement, dans un premier temps, pour des raisons politiques au Moyen-Orient, avant de se transformer en une plateforme de trafic de drogue et d'armes, finançant son expansion et blanchissant ses rentrées financières via un trafic de voitures en direction de plusieurs pays d'Afrique.
Dans cette première partie, Politico évoque notamment le Projet Cassandra, une campagne lancée en 2008, « après que la Drug Enforcement Administration (DEA) eut rassemblé des preuves que le Hezbollah s'était transformé d'organisation militaire et politique focalisée sur le Moyen-Orient en organisation criminelle internationale dont certains enquêteurs estimaient qu'elle tirait d'opérations de trafic de drogue, d'armes, de blanchiment et d'autres activités criminelles un bénéfice d'un milliard de dollars par an ».
Selon Politico, des agents issus de 30 agences de sécurité américaines et étrangères ont coopéré dans le cadre de ce projet, menant notamment des opérations d'infiltration et de mises sur écoute. Les agents « ont suivi des cargaisons de cocaïne, certaines allant d'Amérique latine vers l'Afrique de l'Ouest, ou vers l'Europe et le Moyen-Orient, d'autres partant du Venezuela ou du Mexique vers les États-Unis. Ils ont suivi des rivières d'argent sale dont le blanchiment passait par l'achat de véhicules américains d'occasion envoyés en Afrique. Et avec l'aide de témoins-clés coopératifs, les agents ont pu mettre en lumière la vaste conspiration remontant, selon eux, au premier cercle des responsables du Hezbollah et à l'Iran », écrit Politico.

Des bâtons dans les roues
La deuxième partie de l'article, intitulée « Partout et nulle part », revient sur l'expansion des réseaux criminels du Hezbollah en Amérique latine, en Afrique, en Europe et aux États-Unis, et sur les moyens déployés par le Projet Cassandra pour en découvrir toutes les ramifications.
Dans la troisième et dernière partie de son article, M. Meyer explique en détail les différents moyens mis en œuvre par l'administration Obama pour freiner l'avancée des enquêtes menées dans le cadre du Projet Cassandra, notamment en rejetant les demandes de poursuites criminelles contre des personnalités-clés du parti chiite libanais ou en refusant de mettre en place des stratégies pour les attirer vers des pays où ils auraient pu être arrêtés.
Les réticences de Barack Obama et de son administration étaient surtout liées à leur volonté de ne pas mettre à mal les négociations, alors en cours avec Téhéran concernant le nucléaire et qui ont mené, en juillet 2015 à la signature d'un accord entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (États-Unis, Chine, Royaume-Uni, France et Russie), l'Allemagne et l'Iran. Les obstacles placés par l'administration américaine de l'époque visaient également, selon des sources, la plupart anonymes, interrogées par Politico, à faciliter les pourparlers en cours pour la libération d'Américano-Iraniens détenus par l'Iran. Politico évoque enfin le fait que l'administration Obama voulait pouvoir compter sur l'Iran dans la lutte contre le groupe État islamique en Syrie et en Irak.

Kerry réfute
L'ancien secrétaire d'État, John Kerry, qui a supervisé tout le processus de négociations avec l'Iran, rejette les conclusions de l'enquête. « Les négociations nucléaires se sont faites de façon indépendante, aucune discussion n'a jamais eu lieu sur les liens existant entre ces négociations et d'autres dossiers », affirme-t-il. Mais un ancien officier de la CIA, qui était basé à l'époque au Moyen-Orient, assure à Politico que « très tôt dans les négociations, les Iraniens ont dit "Écoutez, vous devez relâcher la pression sur le Hezbollah", ce que l'administration Obama a accepté de faire ». « Il s'agissait d'une décision stratégique visant (pour les Américains) à faire preuve de bonne volonté envers les Iraniens dans le cadre de la recherche d'un accord (sur le nucléaire iranien), ajoute-t-il. Et l'équipe d'Obama voulait vraiment, vraiment, vraiment, cet accord. »
Cet article intervient alors que l'administration de Donald Trump est en passe de renforcer les sanctions contre le Hezbollah et alors que le président américain dénonce régulièrement l'accord sur le nucléaire iranien, le « pire » conclu par les États-Unis selon lui. Le 13 octobre dernier, il avait refusé d'endosser son application. S'il avait, à cette occasion, prononcé un discours virulent aux accents de déclaration de guerre contre Téhéran, M. Trump n'était cependant pas allé jusqu'à « déchirer » l'accord, comme il s'y était engagé pendant la campagne.
Le lien avec l'article intégral de Politico est disponible sur le site web de L'Orient-Le Jour.

Le média politique américain Politico a publié hier une enquête approfondie sur les efforts qui auraient été déployés par l'administration de l'ancien président Barack Obama pour mettre des bâtons dans les roues d'une opération d'investigation de grande envergure, baptisée Projet Cassandra, ciblant les activités illégales du Hezbollah en matière de trafic de drogues, d'armes et de...

commentaires (5)

tu parles d'une politique de distanciation. mais attention, si cet article était prouvé le hezbollah aurait a répondre a Saadounet "personnellement", hein ! Il doit en trembler le Sayyed...c'est bien connu qu'on a du mal a contrôler ses fou-rires.

Lebinlon

10 h 40, le 19 décembre 2017

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Commentaires (5)

  • tu parles d'une politique de distanciation. mais attention, si cet article était prouvé le hezbollah aurait a répondre a Saadounet "personnellement", hein ! Il doit en trembler le Sayyed...c'est bien connu qu'on a du mal a contrôler ses fou-rires.

    Lebinlon

    10 h 40, le 19 décembre 2017

  • Si l’on suit bien l’article de Politico, HN est devenu très riche et il pourrait bientôt acheter le château de Louis XIV à Louveciennes!

    Fredy Hakim

    10 h 06, le 19 décembre 2017

  • L,HEBETUDE AVAIT FRAPPE L,ADMINISTRATION OBAMA DONT LES FAUTES DE L,INACTION FURENT NEFASTES SURTOUT A LA REGION DU M.O. !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 17, le 19 décembre 2017

  • article intéressant, mais attention il est truffé de citations d’anciens responsables qui “pensent que”.... Le noyau dur pro-Israel aux US se sent plus fort que jamais depuis la décision de Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël! Donc les coup vont continuer à pleuvoir et Netanyahu est bien sûr ravi! A quand une alliance israélo-saoudienne contre le trafic de captagon! Ou la suite de Narcos sur Netflix avec HS à la place de Pablo!

    Fredy Hakim

    09 h 07, le 19 décembre 2017

  • depuis tres longtemps, l'iran et la syrie font du pied aux US, Europe, israel pour se mettre d'accord sur des points strategique et apres se targuent de faire partie de la moumana3a juste pour assoir leur domination locale. c'est les plus grand traitre de l'histoire du moyen orient, jamais regimes n'ont fait autant dans la duplicité. et puis obama a ete une catastrophe pour le moyen orient, un idiot fini. juste bon a prendre de joli clichés avec sa femme sur la pelouse de la maison blanche. tres bon article, a lire. Mais pas de lien...

    George Khoury

    06 h 55, le 19 décembre 2017

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