Le chef des droits de l'homme de l'ONU salue "le changement radical" sur le harcèlement

Le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a salué lundi le "changement radical" dans le discours concernant le harcèlement sexuel depuis le flot de révélations qui ont éclaté à Hollywood, Washington et ailleurs dans le monde.

Dans une interview à l'AFP, Zeid Ra'ad Al Hussein s'est félicité de l'écoute qui est enfin accordée aux victimes, bien que "cela ait pris du temps".

La vague de scandales a débuté avec l'affaire Harvey Weinstein, le producteur américain déchu sur lequel pèse de nombreuses accusations. En l'espace de quelques semaines, elle a ruiné la carrière de certaines personnalités les plus en vue du spectacle et des médias aux Etats-Unis.

Des politiciens américains, français et britanniques sont également accusés de comportements déplacés, alors que le mouvement #metoo a déclenché des millions de témoignages.
"C'est manifestement un changement radical", a estimé M. Zeid.

"Maintenant, c'est un mouvement qui va créer une nouvelle façon de penser sur ces sujets", a-t-il dit, en soulignant que le harcèlement et les abus "ne sont pas des questions qu'on doit écarter d'un revers de main ou garder comme un secret de Polichinelle", et qu'il faut "soutenir les victimes".
"La société en général (...) avait besoin de s'attaquer aux relations d'abus de pouvoir et de comprendre que le harcèlement est tout simplement inacceptable, quelle que soit sa forme".
M. Zeid a déclaré qu'il soutenait la révélation au grand jour de ces affaires.
"C'est quelque chose que nous devons voir à l'échelle mondiale", a-t-il dit.
Il a reconnu que l'ONU avait renforcé les discussions sur la prévention du harcèlement et des abus sur les lieux de travail.

"Je suis sûr que vous allez voir des (affaires) émerger dans des gouvernements, ainsi que dans des organisations internationales, y compris à l'ONU", a-t-il poursuivi, ajoutant: "Je ne pense pas que les Nations unies soient un monde à part dans le comportement humain".