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Moyen Orient et Monde - Rapport

D’où viennent les armes de l’EI ?

Des armes confisquées aux jihadistes de l’EI par les soldats de l’armée irakienne, à Qaraqosh (également connue sous le nom de Hamdaniya), à 30 km à l’est de Mossoul, le 7 novembre 2016. Photo d’archives AFP

La provenance des armes aux mains de l'État islamique (EI) a été la source de nombreux fantasmes aux cours de ces dernières années, alimentant diverses théories du complot. Pour la première fois, un rapport assez exhaustif (200 pages), réalisé par l'ONG Conflict Armament Research (CAR) et publié jeudi, a apporté des réponses précises à ce sujet controversé. Cette organisation, spécialisée dans la surveillance et le mouvement des armes conventionnelles, avait déjà mené un travail en Syrie sur la question de l'utilisation des armes chimiques. Dans le contexte de la fin de la guerre contre l'EI, la CAR a choisi cette fois-ci de travailler sur l'étendue de l'arsenal militaire du groupe jihadiste, ainsi que sur sa provenance. Une enquête, financée par l'Union européenne, menée dans l'« arc » géographique partant de Kobané (nord de la Syrie) jusqu'à Bagdad (sud de l'Irak) de 2014 à 2017, au cours de laquelle 40 000 armes de différents calibres, reprises aux jihadistes, ont été analysées par le groupe d'enquêteurs de l'ONG. Des rockets, fusils d'assaut, fusils mitrailleurs, fusils de précision, en passant par les pistolets et les mines... tout est passé au crible par les spécialistes, y compris les matières utilisées pour la fabrication de produits chimiques et d'explosifs (ammonium, potassium...).

À l'aide des forces kurdes de l'YPG (Syrie), des Kurdes d'Irak et de l'armée irakienne, les enquêteurs de CAR ont expertisé soigneusement la quantité d'armes reprises dans les entrepôts de l'EI et sur les lieux des combats avec les jihadistes. Ces derniers ont pu récupérer, selon le rapport, de grandes quantités d'armes lors de leur offensive en Irak et en Syrie, et grâce à leur victoire contre plusieurs groupes soutenus par des puissances étrangères. « La fourniture internationale d'armes aux factions du conflit syrien a augmenté de manière significative la quantité et la qualité des armes dont disposait l'EI », précise la CAR.

Même si le rapport affirme que beaucoup de matériel militaire étranger s'est retrouvé dans les mains de l'EI, l'étude ne précise pas si l'arsenal a été vendu ou saisi. Le rapport rappelle, en outre, que la majorité des armes a été capturée auprès des forces du gouvernement irakien et syrien.

 

(Lire aussi : Armes de l'EI : Tereos plus vigilant sur ses exportations de sorbitol)

 

 

Responsabilité
L'ONG révèle que la quasi-totalité de l'armement récupéré (90 %) provient de Chine, de Russie et de divers pays de l'Est. Celle-ci ayant très probablement été récupérée lors des victoires contre les forces gouvernementales syriennes en raison du soutien actif russe à Bachar el-Assad. Le reste provient d'autres pays, dont l'Arabie saoudite et les États-Unis, qui ont soutenu les rebelles syriens contre le régime de Bachar el-Assad. Washington et Riyad ont fourni des armes « apparemment à des forces de l'opposition syrienne », indique le rapport. Une partie de cet armement a été récupérée par les jihadistes. « La fourniture de matériel militaire dans le cadre du conflit syrien, par des parties étrangères, notamment les États-Unis et l'Arabie saoudite, a indirectement permis à l'EI d'obtenir des quantités substantielles de munitions antiblindage », indique l'étude de CAR. « Ces armes comprennent des ATGW et plusieurs types de fusées avec des ogives en tandem, conçues pour vaincre les blindés réactifs modernes », poursuit-elle.

Le rapport de CAR a également procédé au décodage des contrats d'achat et des circuits qu'ont empruntés les armes depuis leur fabrication jusqu'à leur destination finale. En ce qui concerne les armes américaines, l'ONG explique que, dans la plupart des cas, les États-Unis n'avaient pas le droit d'envoyer aux rebelles cet arsenal obtenu auprès de fournisseurs européens, particulièrement en Roumanie et en Bulgarie, conformément aux accords signés qui interdisent au pays acheteur de transférer ce matériel sans autorisation spéciale préalable. Plusieurs pays « ont fourni des armes à des groupes non étatiques, rangés contre un ennemi commun, et les États qui ont fourni des armes se retrouvent ciblés par ceux qu'ils ont armés », conclut le rapport. Compte tenu du contexte des conflits syrien et irakien, du nombre d'acteurs impliqués, le rapport ne fait finalement aucune révélation, puisqu'il est évident que les jihadistes ont récupéré des armes partout où ils le pouvaient. Mais il a le mérite d'apporter des données scientifiques, qui responsabilisent chacun des acteurs impliqués, à un sujet qui était jusqu'ici instrumentalisé au service d'un narratif politique.

 

 

 

Pour mémoire 

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La provenance des armes aux mains de l'État islamique (EI) a été la source de nombreux fantasmes aux cours de ces dernières années, alimentant diverses théories du complot. Pour la première fois, un rapport assez exhaustif (200 pages), réalisé par l'ONG Conflict Armament Research (CAR) et publié jeudi, a apporté des réponses précises à ce sujet controversé. Cette organisation,...

commentaires (3)

DES FINANCIERS ET DES POURVOYEURS INTERNATIONAUX ET REGIONAUX DE TOUTES ESPECES... DES POUR ET DES CONTRE ...

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 17, le 18 décembre 2017

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Commentaires (3)

  • DES FINANCIERS ET DES POURVOYEURS INTERNATIONAUX ET REGIONAUX DE TOUTES ESPECES... DES POUR ET DES CONTRE ...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 17, le 18 décembre 2017

  • info interessante et utile a lire par des ignorants : le 2 e exportateur d'armes au monde est bien la russie. ceci dit , les armes usagees provenant de pays ou des guerres avaient eu lieu font un % important du lot d'armes vendues . alors arreter d'accuser l'occident est de rigueur-meme , surtout, qd c les pro moumanaa et les new communisto socialistes qui les lancent.

    Gaby SIOUFI

    09 h 12, le 17 décembre 2017

  • Elles viennent d'occident via les bensaoudies sur ordre disrael. Pas besoin d'aller chercher plus loin.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 06, le 16 décembre 2017

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