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Moyen Orient et Monde - Égypte

Ahmad Chafik sous pression?

Au terme d'une semaine chargée, l'ex-Premier ministre égyptien a déclaré vouloir réexaminer sa candidature à la présidence du pays.

L’ancien Premier ministre égyptien Ahmad Chafik lors d’une conférence de presse, le 21 juin 2012, au Caire. Marwan Naamani/AFP/Archives

Encore une élection présidentielle perturbée pour Ahmad Chafik. Une semaine après avoir annoncé, depuis les Émirats arabes unis où il vit en exil depuis 5 ans, son intention de concourir à la présidentielle égyptienne de 2018, l'ancien Premier ministre égyptien a déclaré, dimanche lors d'une interview, vouloir repenser sa candidature.

La veille, sa famille et son avocate avaient indiqué que M. Chafik avait été arrêté à son domicile puis expulsé vers son pays d'origine. L'agence de presse officielle émiratie WAM avait, pour sa part, confirmé qu'il avait quitté le pays sans préciser dans quelles circonstances. L'interview de dimanche était sa première apparition publique depuis son retour, dans des circonstances controversées, des Émirats arabes unis.

C'est après avoir été battu en 2012 par le candidat islamiste Mohammad Morsi, puis traduit devant la justice pour corruption – procès à la suite duquel il est acquitté –, que l'ancien Premier ministre de Hosni Moubarak, nommé juste avant la chute de ce dernier, s'est exilé aux EAU avec sa famille. Après sa défaite de 2012, il avait néanmoins rapidement annoncé sa volonté de se représenter.

Ce qu'il a fait il y a quelques jours donc, pour le scrutin de l'année prochaine. Dans une vidéo de promotion de sa candidature, diffusée depuis les Émirats, il affirmait mercredi que son pays avait besoin de « sang neuf » pour affronter les « nombreux problèmes » de l'Égypte. Il se posait alors en candidat de taille face à l'actuel président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi qui, pour sa part, n'a pas encore annoncé s'il briguerait un second mandat à la tête du pays.

Après son annonce, les choses se sont rapidement gâtées pour M. Chafik. Après son expulsion des EAU, l'ex-chef du gouvernement égyptien a dénoncé « une interférence dans les affaires intérieures » de son pays, alors qu'il souhaite réaliser « une tournée auprès des Égyptiens de la diaspora ». Le ministre d'État émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash, a rapidement réagi sur Twitter, soulignant que son pays regrettait « l'ingratitude » de M. Chafik, qui a « trouvé refuge aux Émirats après avoir fui l'Égypte ».

La liberté de l'ancien Premier ministre et de sa famille semble néanmoins sujette à interrogation. La famille de l'ancien Premier ministre est restée aux Émirats et a affirmé n'avoir aucune information sur l'endroit où il se trouvait depuis son départ. Une source proche d'Ahmad Chafik a déclaré à l'AFP que l'ex-Premier ministre avait réussi à parler à sa famille « une minute », mais sans apporter plus d'information sur sa liberté de mouvement. Même s'il précise qu'il ne se trouve pas « otage », le flou qui entoure son déplacement et son lieu de résidence reste énigmatique.

Dimanche soir, M. Chafik s'est exprimé par téléphone sur la chaîne égyptienne Dream TV. « Mon intention (d'être candidat) était fondée sur les informations et les idées générales sur la situation actuelle du pays », a affirmé l'ancien chef du gouvernement. « Maintenant, je vais sortir et voir la situation sur le terrain », a-t-il ajouté. Pour l'heure, son avocate, Dina Adly Hussein, a précisé sur Facebook que son client était « en bonne santé et ne faisait l'objet d'aucune enquête ». Cela après l'avoir rencontré « dans un des hôtels du Nouveau Caire ».

Les candidats à la présidentielle entrent officiellement en lice à partir de février 2018. L'ancien Premier ministre a indiqué vouloir réexaminer sa candidature, sans déclarer s'il se retirait ou pas.

 

 

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