Italie : la police fait campagne contre les violences faites aux femmes

La police italienne, à la veille de la journée mondiale contre les violences faites aux femmes, a entamé vendredi une campagne sur ce thème dans un pays où les meurtres de femmes, les "femminicidi", ne diminuent pas.

Bien que le nombre des homicides volontaires recule régulièrement en Italie depuis une dizaine d'années, les meurtres de femmes restent stables, a indiqué la police italienne en inaugurant devant la presse à Rome cette campagne intitulée "Questo non è amore" (Ceci n'est pas de l'amour).

Les victimes étaient 150 en 2007 et 149 en 2016, représentant désormais 37% des meurtres contre 24% en 2007.

Ces assassinats ne relèvent pas tous de la violence faite aux femmes, du fait de leur genre, selon la police, mais ce phénomène, qui inclut également les agressions sexuelles ou le drame des femmes battues, reste stable. Et ces chiffres ne sont qu'une partie émergée de l'iceberg.

Les femmes victimes de violences hésitent à porter plainte, de peur d'être "jugées" ou parce qu'elles ont "honte de raconter des détails de leur vie intime", explique la police dans un fascicule destiné à aider les forces de l'ordre et les autorités à mieux lutter contre cette violence faite aux femmes.

La police a ainsi établi un mode opératoire dans le cas de violences familiales de façon à ne pas perdre la trace de plaintes ou de dénonciations précédentes et ainsi intervenir plus efficacement.

"Il ne suffit pas d'appliquer la loi, il est aussi nécessaire d'assurer aux femmes l'accueil, les informations et le soutien nécessaires afin qu'elles soient en mesure de sortir de la condition d'asservissement et d'isolement où elles sont parfois plongées", explique le chef de la police italienne Franco Gabrielli dans ce fascicule.

Le document contient aussi le témoignage de nombreuses policières, souvent en première ligne face au phénomène des violences faites aux femmes.

"Je me souviens des visages de toutes les femmes qui sont entrées dans mon bureau ces dernières années, et surtout leurs voix quand elles me disaient être responsables de ce qui leur était arrivé", raconte ainsi Rosaria Maida, commissaire adjointe à Palerme, en Sicile.