Une Irano-britannique comparaîtra devant la justice iranienne en décembre

L'Irano-Britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe, emprisonnée en Iran sous des accusations d'appel à la sédition, comparaîtra de nouveau devant la justice iranienne le 10 décembre sous l'accusation de "diffusion de propagande", a déclaré jeudi à l'AFP son mari, Richard Ratcliffe.

Mme Zaghari-Ratcliffe, une mère de famille de 38 ans, "en a été informée" mercredi par un procureur adjoint iranien, a-t-il précisé.
Elle avait été arrêtée à l'aéroport de Téhéran le 3 avril 2016 après une visite à sa famille en Iran avec sa fille Gabriella, née au Royaume-Uni et aujourd'hui âgée de trois ans.

Nazanin Zaghari-Ratcliffe avait ensuite été condamnée en septembre 2016 à cinq ans de prison pour participation à des manifestations anti-régime en 2009, ce qu'elle nie. La peine avait été confirmée en appel en avril 2017.

Après avoir été maintenue à l'isolement, elle a été transférée le 26 décembre dans le quartier pour femmes de la prison d'Evin à Téhéran, où elle a pu depuis recevoir des visites de sa fille, dont le passeport britannique a été confisqué et qui vit depuis avec des grands-parents en Iran.

En octobre, son employeur, la Fondation Thomson Reuters, liée à l'agence de presse canado-britannique du même nom, avait indiqué qu'elle risquait de voir sa peine rallongée de 16 ans après de nouvelles accusations portées par la République islamique.

L'affaire a débordé sur le champ politique à la suite de propos vivement critiqués du ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson, qui avait déclaré devant une commission parlementaire, le 1er novembre, que Nazanin Zaghari-Ratcliffe formait des journalistes en Iran lors de son arrestation, alimentant les accusations de Téhéran.

M. Johnson avait ensuite tenté de rectifier le tir en affirmant que la jeune femme était en vacances dans son pays d'origine et en appelant son homologue iranien pour demander sa libération.
Son cas a suscité une mobilisation au Royaume-Uni et une marche appelant à sa libération aura lieu samedi à Londres, en présence de son mari Richard Ratcliffe.

Une pétition intitulée "Free Nazanin Ratcliffe" a également rassemblé plus de 1,3 million de signatures sur le site change.org.