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Moyen Orient et Monde - Syrie

Ankara accuse les Kurdes de chercher à s’étendre

Un sommet Turquie-Russie-Iran, à Sotchi le 22 novembre, pour suivre les avancées de l'accord d'Astana.

Sous les arcades plusieurs fois centenaires restaurées, illuminées et décorées de sapins de Noël, on vend des bijoux artisanaux et le célèbre savon d’Alep. Dans la métropole syrienne, un petit secteur de la vieille ville, classée au patrimoine mondial de l’Unesco et ravagée par les combats, retrouve des couleurs. Dans l’allée de Souk al-Joumrouk, inauguré hier en grande pompe par le ministre du Commerce intérieur, Abdullah al-Gharbi, et le gouverneur d’Alep, Hussein Diab, les impacts d’obus et de roquettes ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Les majestueuses arcades de pierre ont retrouvé leur lustre. Le marché couvert d’Alep, avec ses souks animés, était le plus grand au monde avec ses 4 000 échoppes et ses 40 caravansérails, qui attiraient depuis des siècles des artisans et des marchands venus des quatre coins du globe. George Ourfalian/AFP

Les récents événements à Raqqa montrent que la milice kurde YPG (Unités de protection du peuple) est « plus préoccupée par la conquête de territoires que par la lutte contre le groupe État islamique », a déclaré hier le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
Lundi, la BBC avait révélé que les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance arabo-kurde dominée par les YPG et soutenue par la coalition internationale anti-EI sous commandement des États-Unis, avaient scellé un accord avec les jihadistes pour la prise de la ville de Raqqa, en octobre, qui avait permis l'évacuation de dizaines de combattants armés de l'EI parmi les civils. Mardi soir, la Turquie avait déclaré que l'information de la BBC était « grave et édifiante », et démontrait, selon elle, le risque de « combattre une organisation terroriste en s'aidant d'une autre ».
Depuis un an, Ankara semble plus soucieux d'enrayer l'expansion des milices des YPG dans le nord de la Syrie que d'encourager la chute du régime syrien. La Turquie considère les YPG comme l'extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux, et qui mène depuis trois décennies une sanglante guérilla contre les forces de sécurité turques. Cette question a causé une dégradation des relations entre la Turquie et les États-Unis, Ankara reprochant à Washington de soutenir les YPG pour combattre les jihadistes du groupe État islamique.
Par ailleurs, le ministre turc des Affaires étrangères a souligné que la Turquie faisait face à d'importants retards dans la livraison de matériel militaire américain, en raison des pratiques politiques à Washington, et souhaitait développer des solutions alternatives. « À l'évidence, comme ces périodes se prolongent, nous développons des moyens alternatifs pour acquérir l'équipement et les systèmes dont nous avons besoin, principalement grâce à nos ressources nationales », a déclaré Mevlut Cavusoglu. La Turquie a récemment mené à bien l'achat de missiles russes sol-air S-400, une opération interprétée par ses alliés occidentaux comme un camouflet pour l'OTAN – dont elle est membre. Ankara a également conclu un accord préliminaire avec le consortium franco-italien Eurosam, contrôlé par le missilier européen MDBA et le groupe français Thalès, pour développer ses propres systèmes de défense aérienne.
En outre, les présidents turc, russe et iranien se réuniront le 22 novembre, dans la station balnéaire russe de Sotchi, sur les bords la mer Noire, pour un sommet axé sur la Syrie où leurs pays jouent un rôle important, ont indiqué hier Ankara et Moscou. Lors de ce sommet, Recep Tayyip Erdogan, Vladimir Poutine et Hassan Rohani « échangeront sur les avancées concernant la réduction de la violence en Syrie, permise par les réunions d'Astana, ainsi que sur les activités au sein des zones de désescalade », a affirmé le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, à l'agence de presse Anadolu. La Russie a aussitôt confirmé la tenue de ce sommet tripartite : « Il réunira les pays garants du processus de règlement syrien. Le sujet sera la Syrie », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
La Russie, la Turquie et l'Iran parrainent l'accord d'Astana, du nom de la capitale kazakhe où les négociations se déroulent, visant à réduire l'intensité des combats pour préparer le terrain à un accord politique, en vue de mettre un terme au conflit syrien qui a fait plus de 330 000 morts et des millions de déplacés depuis mars 2011. Cet accord a permis d'instaurer des zones de désescalade prévoyant l'arrêt des combats, qui se poursuivent toutefois sporadiquement. La Russie et l'Iran soutiennent le président syrien Bachar el-Assad, alors que la Turquie appuie les rebelles qui cherchent à le renverser, même si Ankara a mis en sourdine ces derniers mois ses critiques les plus dures à l'endroit du régime de Damas.

Nouvel assaut sur Boukamal
Sur le terrain des combats en Syrie, les forces du régime sont de nouveau entrées, hier, dans Boukamal, dernier fief urbain de l'État islamique dans le pays, quelques jours après la reconquête par les jihadistes de cette ville stratégique frontalière de l'Irak, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Appuyées par l'aviation russe, les forces du régime ont lancé leur offensive depuis l'ouest, l'est et le sud de la ville, a précisé l'OSDH. L'armée syrienne avait annoncé, il y a une semaine, avoir conquis Boukamal. Mais les jihadistes avaient réussi, quelques jours plus tard, à reprendre le contrôle de la ville.
Sources : agences

Les récents événements à Raqqa montrent que la milice kurde YPG (Unités de protection du peuple) est « plus préoccupée par la conquête de territoires que par la lutte contre le groupe État islamique », a déclaré hier le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.Lundi, la BBC avait révélé que les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance...

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