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Moyen Orient et Monde - Climat

Lutte contre le changement climatique : comment sortir du discours vague pour aller à l’essentiel

Gunter Viteri, chef du projet réalisé par l’association IPAM, qui aide les autochtones à commercialiser leurs produits authentiques et à protéger les forêts. Photo SB

Il est rafraîchissant, dans des négociations climatiques souvent âpres et truffées de chiffres, de tomber sur une discussion philosophique concernant l'approche de ce problème fondamental qu'est devenu le changement climatique. Avec son émission Climate Matters (Le climat compte), le journaliste Stuart Scott a réuni hier, à la Cop23 à Bonn, deux experts, Kevin Anderson, directeur adjoint du centre Tyndall sur le changement climatique en Grande-Bretagne, et Hugh Hunt, du département de génie à Cambridge.

Avec profondeur et humour, les deux hommes ont analysé le langage communément utilisé dans le discours sur le changement climatique, Kevin Anderson soulignant que la « pensée cohérente doit l'emporter sur la simple éloquence ». Que veut dire, par exemple, cette limite fixée de 1,5 ou de 2 degrés de hausse de la température de la terre, dont on parle à tout bout de champ, alors même qu'on ne sait pas si l'humanité pourra s'y tenir ? Les deux hommes ont convenu qu'au final, cette hausse calculée scientifiquement aura des significations très différentes selon les gens et leurs conditions de vie : certains, à titre d'exemple, pourraient devoir simplement changer de mode d'alimentation, d'autres se retrouveront carrément en état de malnutrition. Même chose pour les impacts redoutés à l'avenir du changement climatique, comme une possibilité de hausse du niveau de la mer de 6 ou 7 mètres, qui engloutira certaines localités et n'épargnera d'autres que de justesse, modifiant profondément des paysages inchangés depuis des siècles...

Peut-on compter sur la technologie pour nous sortir de ce mauvais pas ? Celle-ci pourrait être à la hauteur... ou pas. Mais le changement de mode de vie, lui, est incontournable. Évoquant leur propre mode de vie (Kevin Anderson refuse tout simplement de prendre un avion pour se rendre à une Cop sur le changement climatique, pour ne pas aggraver son empreinte écologique), les deux hommes se demandent : avec les meilleures intentions du monde, que fait-on dans des cas où la décision est très difficile, où le voyage est inéluctable, par exemple ?

Le changement de mode de vie est possible, disent-ils, et il y a des moyens d'entreprendre de telles modifications dès maintenant. Dans une approche tout à fait inédite, Hugh Hunt dit avoir calculé les émissions dont lui, en tant qu'individu, est responsable annuellement, de par ses fonctions vitales (respirer, etc.), avant de les comparer aux émissions dont il est responsable de par son utilisation des énergies fossiles. Et il n'y a pas à comparer ! On passe de quelques milliers de kilos à des tonnes... « Il faut changer de mode de vie, c'est essentiel », conclut-il. Et Anderson de renchérir : « Cette transition vers un monde sans énergies fossiles est inédite mais enthousiasmante, parce que nous ne savons absolument pas ce qui nous attend, étant donné que ces énergies sont partout ! »

Changer de comportement, non seulement au niveau de l'individu, mais du groupe, est fondamental. Une certaine génération a cependant échoué à le faire. « Il faut laisser le leadership aux jeunes », ont-ils conclu.

 

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