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Moyen Orient et Monde - Syrie

L’EI pris en étau à la frontière avec l’Irak

L'ONU réclame l'évacuation de la Ghouta orientale de 400 malades, dont 29 sont en danger de mort.

Une infirmière syrienne apportant des soins à un nourrisson à Douma, dans la Ghouta orientale. Hier, l’ONU a réclamé l’évacuation pressante de cette région de 400 personnes malades. Hamza el-Ajweh/AFP

Le groupe jihadiste État islamique a perdu la dernière ville encore sous son contrôle en Syrie, après avoir été chassé de Boukamal par le régime et ses alliés lors d'une opération éclair. Après une montée en puissance spectaculaire en 2014 et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie, l'EI se retrouve pris en étau dans quelques zones à la frontière entre ces deux pays. Ces derniers mois, l'organisation ultraradicale est allée de défaite en défaite, reculant sous le coup d'offensives multiples soutenues par l'aviation russe ou par la coalition internationale emmenée par les États-Unis.
Hier, les jihadistes ont perdu Boukamal, dans la province de Deir ez-Zor, tout près de la frontière irakienne. « Nos forces armées, en coopération avec les forces supplétives et alliées, ont libéré Boukamal », a annoncé l'armée syrienne dans un communiqué. Elle ajoute : « La libération de Boukamal revêt une grande importance, car elle représente l'échec du projet du groupe terroriste dans la région. » Soutenues par des raids de l'aviation russe, les troupes du régime syrien de Bachar el-Assad et leurs alliés avaient progressé ces derniers jours vers Boukamal, avant de l'encercler mercredi.

Hezbollah et Irakiens
L'offensive a notamment été menée par des miliciens irakiens, des combattants du Hezbollah et des gardiens de la révolution iraniens (pasdaran), « colonne vertébrale » des forces qui ont chassé l'EI de Boukamal, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Après de violents combats, « les jihadistes se sont retirés vers l'est de la province de Deir ez-Zor », a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, ajoutant que l'EI ne contrôle plus que 30 % de la province – une vingtaine de villages et de localités le long de l'Euphrate, et des secteurs désertiques dans l'Est et le Sud. Dans l'est de la région, les jihadistes sont la cible d'une offensive distincte menée par les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenus par les États-Unis.
Ailleurs en Syrie, l'EI est présent dans deux quartiers périphériques de Damas, Yarmouk et Hajar el-Aswad, et dans quelques poches de la province centrale de Homs ainsi que dans le sud du pays.
De l'autre côté de la frontière, en Irak, le groupe jihadiste contrôle la localité de Rawa et ses environs désertiques, où il s'est retranché après avoir perdu les villes sous son contrôle, reconquises par les forces irakiennes avec le soutien de la coalition internationale. L'armée irakienne était déployée hier le long de la frontière, marquée par des remblais de terre et des tranchées. Des tireurs étaient postés au sommet des remblais, tandis que des blindés surmontés du drapeau irakien étaient positionnés en contrebas. Le général Nomane el-Zobaï, commandant de la 7e division de l'armée irakienne, a affirmé que ses troupes avaient abattu dans la matinée quatre jihadistes qui tentaient de s'infiltrer depuis la Syrie.
À Moscou, le ministère des Affaires étrangères a affirmé qu'« avec le soutien des forces aériennes russes, les forces armées de Syrie achèvent la liquidation du foyer du terrorisme international en territoire syrien », tout en soulignant que « le niveau de la menace terroriste reste encore élevé ».

Risque de famine
Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées par les combats à Deir ez-Zor – dont 120 000 ces dernières semaines seulement pour la bataille de Boukamal, selon l'ONU –, nombre d'entre elles vivant dans des conditions difficiles dans des camps dans le désert. Le chef du groupe de travail humanitaire de l'ONU pour la Syrie, Jan Egeland, a déploré « le lourd tribut » payé par les civils lors des combats anti-EI. « Était-il vraiment nécessaire de déplacer tout le monde pour les libérer ? » s'est-il interrogé. « L'aspect positif, c'est que maintenant les gens vont pouvoir rentrer, et nous pouvons opérer là-bas. Nous n'étions pas autorisés à le faire » sous l'EI, a-t-il toutefois nuancé.
Sur un autre front de la guerre, l'ONU a demandé l'évacuation de la Ghouta orientale de 400 malades, dont 29 sont en danger de mort – y compris 18 enfants. Elle a appelé à un « cessez-le-feu » afin de faciliter ces évacuations. « Les 400 (personnes malades) se trouvent maintenant dans des cliniques, dans des sous-sols, dans des hôpitaux de fortune dans les villes et villages assiégés de la Ghouta orientale », a précisé M. Egeland. Parmi eux figurent de nombreux blessés graves, mais aussi des enfants qui souffrent de malnutrition sévère, a-t-il détaillé, dénonçant le manque d'accès humanitaire dans la région et mettant en garde contre le risque de famine.
Source : AFP

Le groupe jihadiste État islamique a perdu la dernière ville encore sous son contrôle en Syrie, après avoir été chassé de Boukamal par le régime et ses alliés lors d'une opération éclair. Après une montée en puissance spectaculaire en 2014 et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie, l'EI se retrouve pris en étau dans quelques zones à la frontière entre ces deux...

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