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Culture - Bande dessinée

Quand les Italiens trichent, les Espagnols réparent et les Français s’enivrent

Sortie du XXXVIIe tome des aventures d'Astérix, le troisième post-Uderzo. Le plus gros tirage de l'édition française en 2017 avec 5 millions d'exemplaires gagne en qualité et parie sur les bonnes recettes.

«  La Transitalique  » est le 3e album d’Astérix scénarisé par Jean-Yves Ferri et dessiné par Didier Conrad, aux éditions Albert René.

Quand on est pré-ado, on veut faire trois métiers, inventeur de surprises Kinder, rédacteur de blagues Carambar et, bien sûr, inventeur de noms d'Asterix. Car voilà une activité internationale, intemporelle, et qui reste un des atouts des BD gauloises, une des raisons pour lesquelles les plus de 10 ans lisent encore les albums. C'est d'ailleurs ce qu'avait tout à fait compris Alain Chabat lorsqu'il avait réalisé la meilleure adaptation ciné à ce jour, avec Astérix et Cléopâtre, et offert à Dieudonné son dernier passage comique dans les médias. Les amateurs de ce jeu seront servis avec ce tome XXXVII, dans lequel se bousculent toutes les nationalités connues, et donc de multiples jeux de mots à deux sesterces.
Hasard du calendrier littéraire ou stratégie marketing maousse, Anne Goscinny, fille de l'un des deux papas d'Astérix, a sorti son 6e roman le 4 octobre 2017, soit quelques jours avant le dernier album du héros français qui la fait vivre : La Transitalique. C'est le troisième opus scénarisé par Jean-Yves Ferri et dessiné par Didier Conrad, aux édition Albert René. Et la critique s'accorde à écrire que leur tandem a atteint sa vitesse de croisière et que la formule est maintenant maîtrisée. Héritiers d'une œuvre aussi lourde à porter qu'un menhir, ils proposent un condensé de ce qui fait le succès de la formule, mais marquent leur territoire en se permettant quelques à-côtés. L'histoire est plus centrée sur Obélix, la potion magique joue un rôle quasi anodin, et Idéfix est presque invisible pendant tout le récit. Mais s'appuyant sur une histoire leur ouvrant des portes, les auteurs s'en donnent à cœur joie dans les noms, les anachronismes, les jeux de mots à double tiroir et la moquerie light des autres peuplades du temps romains. Avec une mention spéciale aux reines Koush.

Ferrarix
Voulant prouver la qualité irréprochable des voies romaines, un sénateur corrompu décide d'organiser une course à travers l'Italie ouverte à tous les peuples connus, mais qu'un Romain doit absolument gagner, ordre de César oblige. Obélix, à qui une sibylle a prédit qu'il gagnerait une course de chars, s'inscrit à la compétition, avec Astérix évidemment. Départ de Monza, patrie de Ferrarix, arrivée à Naples, et beaucoup d'aventures entre les deux. Les Italiens trichent, les Espagnols réparent et les Français s'enivrent au chianti. Tout est déjà normal dans cette Europe avant l'heure. Quelques baffes sont distribuées, mais pas trop, et Obélix a un peu de mal avec la nourriture italienne, qui ne se sert qu'en tranches.
Cerise sur le tiramisu : les enfants pourront apprendre la géographie italienne de l'époque et les spécialités régionales déjà existantes, mais par contre, ils ne comprendront pas forcément toutes les blagues et ils ne reconnaîtront pas forcément Alain Prost, Silvio Berlusconi et Luciano Pavarotti, mais leurs parents si, et c'est justement ce rassemblement de générations qui fait la réussite de la série depuis la date de création des personnages, le 29 octobre 1959, presque 58 ans jour pour jour. Presque autant que le règne au Liban de certains de nos politiciens...

Quand on est pré-ado, on veut faire trois métiers, inventeur de surprises Kinder, rédacteur de blagues Carambar et, bien sûr, inventeur de noms d'Asterix. Car voilà une activité internationale, intemporelle, et qui reste un des atouts des BD gauloises, une des raisons pour lesquelles les plus de 10 ans lisent encore les albums. C'est d'ailleurs ce qu'avait tout à fait compris Alain Chabat...

commentaires (1)

Cool et drôle et bien écrit : ce papier tombe apix nous permettant de parler d'autre chose que de Tintin au pays de l'or noir.

Marionet

10 h 22, le 06 novembre 2017

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Commentaires (1)

  • Cool et drôle et bien écrit : ce papier tombe apix nous permettant de parler d'autre chose que de Tintin au pays de l'or noir.

    Marionet

    10 h 22, le 06 novembre 2017

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