Birmanie: projet de résolution de pays musulmans sur les droits de l'homme

Plusieurs pays musulmans conduits par l'Arabie saoudite veulent que l'ONU dénonce les violations des droits de l'homme en Birmanie à l'encontre de la minorité musulmane des Rohingyas, selon un projet de résolution obtenu mercredi par l'AFP.

Plus de 600.000 Rohingyas ont fui l'ouest de la Birmanie depuis le déclenchement fin août d'opérations militaires birmanes contre des rebelles rohingyas.

Déposé auprès de la commission des droits de l'homme de l'Assemblée générale des Nations unies, le projet de résolution, non contraignant, souligne "l'inquiétude très élevée" des Etats membres face à la violence et "au recours disproportionné à la force" des autorités birmanes contre les Rohingyas.
Le texte pourrait être soumis au vote de la commission mi-novembre et discuté au sein de l'Assemblée un mois plus tard. Elle est soutenue par les 57 pays membres de l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI).

Ce projet survient alors que le Conseil de sécurité a été saisi d'un texte de résolution rédigé par le Royaume-Uni et la France visant à obtenir de la Birmanie un arrêt des opérations militaires, un acheminement sans entrave de l'aide humanitaire et un retour des réfugiés dans leurs zones d'origine.
Proche soutien de la Birmanie, la Chine refuserait cependant toute nouvelle pression sur ce pays, selon des diplomates.

La crise dans l'ouest birman devrait être à l'ordre du jour la semaine prochaine d'un sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) auquel doivent participer le président américain Donald Trump et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

L'ONU a qualifié les opérations militaires birmanes de "nettoyage ethnique". La Birmanie a démenti une telle intention, assurant ne vouloir qu'éradiquer une rébellion menée par des extrémistes rohingyas.