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Culture - Rencontre

Vadim Kholodenko, l’ouragan sur touches d’ivoire

Photo DR

Son approche du clavier a quelque chose de décoiffant. Puissance, impétuosité et vélocité s'harmonisent en toute (im)pudique tranquillité. Il s'appelle Vadim Kholodenko, médaille d'or du concours Van Cliburn en 2013, et sa prestation en tant que chambriste à Beyrouth avait séduit à deux reprises. Et voilà qu'il revient en soliste, pour cracher le feu d'incendiaires partitions à l'Université antonine*.
Trente et un an, les cheveux noirs drus en bataille, les yeux bleu porcelaine et ces grandes mains blanches qui ont toutes les allures d'oiseaux aux ailes déployées, ivres de soleil. Féru de théâtre – il dit aimer Shakespeare, Brecht et Ionesco –, le jeune pianiste affirme que « la part invisible d'un concert, c'est toujours comme une pièce dramatique à un seul personnage ». Mais à travers le jeu des questions et des réponses, les confidences poussent la porte encore un peu plus loin que les coulisses...
Pour la troisième fois au pays du Cèdre, il qualifie Beyrouth de « cité supervivante ». « Les gens y apprécient la musique. J'étais sûr, dans mon esprit, que j'allais revenir en ces lieux... » Kholodenko y revient donc en soliste pour « mieux concilier et alterner les deux faces de ma carrière et de mon art ». Au programme de ce soir, les opus de Scriabine, qu'il vient de graver sur CD chez Harmonica Mundi, mais aussi Medtner et Rachmaninov, épines dorsales du menu. Et parmi ses pianistes favoris, il cite Michaïl Pletnev et Boris Berezovsky. Quant à définir sa touche (tant louée) au piano, il avoue : « C'est un peu complexe, car s'y mêlent éducation, caractère, connaissance de l'art... C'est une logique interne, une image dans un prisme difficile à cerner avec des mots. »
Un message au public qui va venir l'applaudir ? « J'espère qu'il sera heureux. Mon plus grand bonheur, c'est quand un auditeur découvre la musique que je joue. Comme cet homme qui, après m'avoir entendu dans Tchaïkovski, m'a dit que désormais, ce morceau, c'est son nouvel horizon. Bien sûr, j'adore être sur scène, mais j'aime surtout le lien qui s'établit entre la musique que je joue et le public. »
Revenir une fois de plus au Liban? « Bien sûr, dit-il, et ce sera toujours avec plaisir. » Mais au lendemain du concert, il s'envole pour la France où l'attendent de nouveaux concerts à Bourges, Paris (Maison de la Radio), Alsace et Bordeaux. Entre-temps, il ne faut pas rater l'occasion de ce moment fort où le piano a la plus grande éloquence.

*Vadim Kholodenko donne un récital de piano, ce soir, en la chapelle Notre-Dame des Semences (Hadeth-Baabda) à l'Université antonine à 20h30. Entrée libre.

Son approche du clavier a quelque chose de décoiffant. Puissance, impétuosité et vélocité s'harmonisent en toute (im)pudique tranquillité. Il s'appelle Vadim Kholodenko, médaille d'or du concours Van Cliburn en 2013, et sa prestation en tant que chambriste à Beyrouth avait séduit à deux reprises. Et voilà qu'il revient en soliste, pour cracher le feu d'incendiaires partitions à...

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