Bahreïn: lourdes peines pour des chiites accusés d'intelligence avec l'Iran

Un tribunal de Bahreïn a condamné lundi 19 chiites à de lourdes peines de prison pour intelligence avec l'Iran et constitution d'une cellule secrète dans le but de renverser le régime, a indiqué le parquet chargé des affaires de "terrorisme".

Huit personnes ont été condamnées à la prison à vie, neuf à 15 ans de prison chacun et deux autres à dix ans de prison chacun, a précisé le parquet dans un communiqué.
Le tribunal a déchu de leur nationalité 15 des 19 condamnés dans le cadre de cette affaire, selon le verdict.

D'après le parquet, les 19 personnes appartiennent à un courant appelé "Wafa islami" et qui a été toujours accusé par les autorités de liens avec l'Iran et le Hezbollah libanais.

Ces personnes étaient accusées d'avoir formé une cellule secrète dans le but d'"inciter la population contre le gouvernement et l'appeler à changer le régime par la force".

Les membres de cette cellule ont entretenu, selon le parquet, des contacts avec des commandants des Gardiens de la révolution iraniens et des dirigeants du Hezbollah chiite libanais.
Ils ont reçu "un soutien matériel" de ces deux entités et leur ont transmis des informations sur la situation à Bahreïn, a affirmé la même source sans autre précision.

Des dizaines d'opposants bahreïnis ont été traduits en justice et condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir appelé à renverser le gouvernement.
Ces condamnations ont été généralement accompagnées de déchéances de la nationalité.

Le petit royaume de Bahreïn, siège de la Ve Flotte des Etats-Unis, mène depuis 2011 une sévère répression contre les représentants de la majorité chiite qui demandent des réformes et le respect des droits de l'Homme.

La dynastie sunnite au pouvoir à Bahreïn nie toute discrimination envers les chiites et accuse l'Iran voisin d'attiser les tensions, ce que dément Téhéran.