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Moyen Orient et Monde - Irak

Le Kurdistan reporte ses élections générales

Le Parlement de la région autonome gèle les activités de la présidence.

Des peshmergas prenant une pause entre deux combats. Selon les services de sécurité de la province de Ninive, des affrontements avaient lieu hier entre des unités paramilitaires irakiennes et des combattants kurdes en direction du poste-frontière de Fichkhabour, à la frontière avec la Turquie. Ako Rasheed/Reuters

Le Parlement du Kurdistan irakien a reporté, hier, les élections législatives et présidentielle qui étaient prévues le 1er novembre, conséquence de la crise que traverse cette région autonome après le référendum d'indépendance et dont la classe politique se déchire après la perte d'importants territoires face aux forces irakiennes. En l'absence de l'opposition, le Parlement kurde a voté le report de huit mois des législatives, mais il n'a pas annoncé de nouvelle date pour la présidentielle. La tenue de cette dernière semblait déjà largement compromise depuis un mois, car l'unique candidature, celle de Mohammad Toufic Rahim, célèbre opposant à Massoud Barzani, l'actuel président, avait été refusée au motif qu'elle avait été déposée trop tard.
En outre, « le Parlement a décidé (mardi) de geler les activités de la présidence du Kurdistan », a indiqué Bahzad Zebari, député de l'Union islamique du Kurdistan. Cette instance regroupe notamment M. Barzani, chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), son vice-président Kosrat Rassoul, membre de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), rival historique du PDK, ainsi que le chef du cabinet présidentiel, Fouad Hussein. Le mandat de M. Barzani, premier et unique président élu de la région autonome, a expiré en 2013. Il a été prolongé de deux ans puis s'est poursuivi dans le chaos créé par les jihadistes de l'État islamique. Avant le référendum, M. Barzani avait indiqué qu'il ne comptait pas briguer un nouveau mandat.

Entêtement
Le gel des activités de la présidence et le fait que son mandat n'a pas été prolongé une nouvelle fois par le Parlement mettent juridiquement un terme aux prérogatives de M. Barzani. Conformément à la législation du Kurdistan, c'était lui qui avait décidé d'organiser les élections générales le 1er novembre. Mais après le vote d'hier, c'est désormais le Parlement qui annoncera le nouveau calendrier électoral, ont expliqué plusieurs parlementaires. La majorité des députés du PDK et de l'UPK ont participé au vote, tandis que les 30 députés des partis d'opposition Goran et Jamaa Islamiya ont boycotté la session. Goran réclame la démission de MM. Barzani et Rassoul, et plaide pour un « gouvernement de salut national » pour éviter au Kurdistan, qui traverse une grave crise économique, plus de divisions et de déboires politiques face à Bagdad désormais en position de force.
Ces derniers jours, Erbil et Bagdad ont chacun émis des mandats d'arrêt visant de hautes personnalités politiques et militaires adverses. Et sur le terrain, après plus d'une semaine de mouvements de troupes majoritairement sans violence – les rares combats ayant fait une trentaine de morts –, la situation reste tendue. Un responsable des services de sécurité de la province de Ninive a fait état, hier, d'affrontements entre des unités paramilitaires du Hachd el-Chaabi et des combattants kurdes en direction de Fichkhabour, poste-frontière avec la Turquie. « Les mouvements du Hachd et son entêtement à vouloir avancer au mépris des accords sont un signe clair que ses intentions sont mauvaises à l'encontre du peuple kurde », a accusé le ministère des Combattants kurdes.
En outre, selon un communiqué d'Amnesty International diffusé hier, les troupes gouvernementales irakiennes ont attaqué de manière aveugle des civils kurdes, le 16 octobre, puis perpétré des pillages et des incendies dans la ville mixte de Touz Khourmatou, près de Kirkouk, en marge des opérations pour reprendre le contrôle de zones disputées. Selon l'ONU, 35 000 civils ont fui Touz Khourmatou depuis le 16 octobre.

Source : AFP

Le Parlement du Kurdistan irakien a reporté, hier, les élections législatives et présidentielle qui étaient prévues le 1er novembre, conséquence de la crise que traverse cette région autonome après le référendum d'indépendance et dont la classe politique se déchire après la perte d'importants territoires face aux forces irakiennes. En l'absence de l'opposition, le Parlement kurde a...
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