Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Une grève d'enseignants prive d'éducation des millions d'enfants au Yémen

La majorité des écoles est restée fermée dans le nord du Yémen en guerre dimanche, jour d'une rentrée des classes déjà retardée, alors que la rébellion qui contrôle la capitale Sanaa et d'autres régions fait face à une grève d'enseignants non payés.
"L'avenir de 4,5 millions d'écoliers est en jeu", a déclaré à l'AFP Rajat Madhok, porte-parole de la mission de l'Unicef au Yémen.
Selon l'Unicef, près de 73% des enseignants au Yémen n'ont pas reçu leurs salaires depuis un an et nombre d'entre eux ne veulent plus continuer à travailler sans être payés, préférant trouver des emplois dans d'autres secteurs pour nourrir leurs familles.
Au total, 13.146 écoles -soit 78% à l'échelle nationale-- sont affectées par la crise salariale des enseignants, a précisé l'Unicef.
Dans la capitale Sanaa, des journalistes de l'AFP ont vu certaines écoles rouvrir leurs portes mais seulement pour l'inscription des élèves, tandis que de nombreuses autres sont restées fermées à l'appel du syndicat national des enseignants.
Bachar al-Zaraji, 13 ans, s'est rendu à son école à Sanaa dimanche, mais les portes étaient closes. "J'ai demandé au gardien où était tout le monde. Il m'a répondu que les enseignants étaient encore en grève et qu'ils voulaient leurs salaires".
La crise affecte les écoliers principalement dans les provinces tenues par les rebelles houthis, qui se sont emparés de Sanaa en septembre 2014, poussant le gouvernement reconnu internationalement à se réfugier dans le Sud.
L'année dernière, ce gouvernement a déplacé la Banque centrale vers la grande ville d'Aden, dans le sud, privant de salaires plus d'un million de fonctionnaires, selon l'ONU.
La plupart des écoles ont rouvert normalement dans le sud il y a deux semaines.
Dans le nord, les Houthis ont, dans certains cas, remplacé les enseignants en grève par des administrateurs qui leur sont loyaux mais se pose la question de "la qualité" de l'enseignement, a souligné le porte-parole de l'Unicef.
"Nous mourons de faim et ils veulent que nous enseignons", s'est insurgé Abdel Hakim, un enseignant en grève à Sanaa. "Il vaut mieux quitter l'enseignement et aller chercher un autre travail pour nourrir mes enfants".
Au Yémen, la guerre oppose des forces progouvernementales, soutenues par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, aux rebelles houthis appuyés par l'Iran et qui sont alliés à des unités restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh.
Indépendamment de la grève, des centaines d'écoles ont été détruites ou endommagées par les combats et les raids aériens qui ont fait plus de 8.500 morts et près de 49.000 blessés, dont de nombreux civils, depuis mars 2015, selon l'Organisation mondiale de la santé.

La majorité des écoles est restée fermée dans le nord du Yémen en guerre dimanche, jour d'une rentrée des classes déjà retardée, alors que la rébellion qui contrôle la capitale Sanaa et d'autres régions fait face à une grève d'enseignants non payés."L'avenir de 4,5 millions d'écoliers est en jeu", a déclaré à l'AFP Rajat Madhok, porte-parole de la mission de l'Unicef au...