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Moyen Orient et Monde - Diplomatie / Crise des visas

Erdogan s’en prend à l’ambassadeur américain

La coopération militaire est « normale » avec la Turquie, assure le Pentagone.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé, hier, le boycott de l’ambassadeur américain à Ankara, depuis la Serbie où il était en déplacement. Andrej Isakovic/AFP

La Turquie a laissé éclater sa colère, hier, après la décision des États-Unis de réduire leurs services de délivrance de visas en Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan annonçant le boycott de l'ambassadeur américain à Ankara. « Nous ne le voyons plus comme le représentant des États-Unis en Turquie », a déclaré M. Erdogan, ajoutant que l'ambassadeur américain John Bass, en partance pour l'Afghanistan, ne serait pas reçu par le gouvernement turc avant son départ d'Ankara dans les prochains jours.
Déjà tendues depuis plusieurs mois, les relations entre la Turquie et les États-Unis, deux pays partenaires au sein de l'OTAN, ont viré à l'orage après l'inculpation pour « espionnage », la semaine dernière, d'un employé turc du consulat américain à Istanbul. L'employé en question est accusé par la justice turque d'être lié au prédicateur en exil aux États-Unis Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau de la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016. En réaction à son arrestation, l'ambassade des États-Unis à Ankara a annoncé, dimanche, la suspension de l'essentiel des services de délivrance des visas dans les missions diplomatiques américaines en Turquie. Ankara a pris une mesure similaire.
Si les dirigeants turcs manifestent leur mécontentement, ils se sont gardés jusqu'à présent de s'en prendre au président Donald Trump, concentrant leurs critiques sur l'ambassadeur américain, désigné comme l'instigateur de la suspension des visas. « Si l'ambassadeur américain a pris cette décision de son propre chef, alors les dirigeants des États-Unis ne devraient pas le maintenir en poste une minute de plus », a déclaré hier M. Erdogan, qui s'exprimait lors d'un déplacement en Serbie. « Ils devraient lui dire :"Qui t'a autorisé à brouiller les relations entre la Turquie et l'Amérique de la sorte ?" » a-t-il poursuivi. M. Erdogan a également défendu l'arrestation de l'employé turc, affirmant que la police avait récolté des éléments prouvant que « quelque chose se tramait » là-bas. Elément qui risque d'alimenter la crise, un autre employé turc du consulat américain à Istanbul est sous le coup d'une convocation de la justice turque. « Il faut que les Américains se posent cette question : "Comment ces agents ont-ils fait pour infiltrer leur consulat général à Istanbul ?" » a encore déclaré M. Erdogan.
Peu avant, le Premier ministre Binali Yildirim avait affirmé que la Turquie n'avait pas à « demander la permission » des États-Unis avant d'arrêter des employés des représentations américaines. Soulignant que la crise des visas affectait les citoyens des deux pays, M. Yildirim a exhorté les États-Unis à « résoudre sans délai le problème ». Et signe qu'Ankara ne souhaite pas rompre avec Washington, le vice-Premier ministre turc Mehmet Simsek a déclaré hier : « Nous allons résoudre nos problèmes avec les États-Unis par le dialogue. »
Hier aussi, le département américain à la Défense a indiqué que la coopération militaire des États-Unis avec la Turquie se poursuit normalement, malgré les tensions diplomatiques. « Ces développements n'ont aucun impact sur nos opérations ou nos effectifs » en Turquie, a assuré le porte-parole du Pentagone, le colonel Robert Manning. « La Turquie est un partenaire solide de la coalition (antijihadiste en Syrie et en Irak) et un allié proche au sein de l'OTAN », a-t-il souligné.

Source : AFP

La Turquie a laissé éclater sa colère, hier, après la décision des États-Unis de réduire leurs services de délivrance de visas en Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan annonçant le boycott de l'ambassadeur américain à Ankara. « Nous ne le voyons plus comme le représentant des États-Unis en Turquie », a déclaré M. Erdogan, ajoutant que l'ambassadeur américain...

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